Les monticules de câbles électriques entremêlés s’étalent sur plusieurs centaines de mètres, comme des répliques à plus petite échelle des anciens terrils du bassin minier du Pas-de-Calais, encore visibles à l’horizon. A l’intérieur de chaque câble, le précieux or rouge : du cuivre. Depuis 2008, l’entreprise Recycâbles, installée sur l’ancienne friche de Metaleurop, à Noyelles-Godault, a décidé d’investir le marché du recyclage du cuivre dont la demande explose avec la transition énergétique et la décarbonation de l’économie.
Ce joint-venture franco-français, constitué à 64 % du spécialiste des déchets Suez et à 36 % du câblier Nexans, récupère chaque année 30 000 tonnes de câbles pour produire 15 000 tonnes de grenailles de cuivre recyclé. La production alimente notamment la fonderie voisine de Nexans, à Lens, dont l’extension est annoncée par l’entreprise pour 2026 afin de recycler 80 000 tonnes supplémentaires de cuivre chaque année.
« La demande mondiale de cuivre ne cesse d’augmenter, mais les stocks sont limités et s’annoncent insuffisants. Un déficit structurel est probable dans quelques années, le recyclage est donc une solution indispensable alors que les prix ne cessent de grimper », explique Xavier Mathieu, vice-président du pôle métallurgie chez Nexans. En vingt-cinq ans, le prix de la tonne de cuivre a été multiplié par cinq, pour flirter aujourd’hui avec les 10 000 dollars (9 200 euros), voire davantage selon les périodes. Et l’Agence internationale de l’énergie anticipe une explosion de la demande mondiale de 40 % d’ici à 2040.
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