Les 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour participer au conclave, a annoncé, lundi 5 mai, le Vatican, ouvrant la voie au processus d’élection du successeur du pape François qui débutera mercredi. Les cardinaux électeurs – ceux âgés de moins de 80 ans – se réuniront ce jour-là dans la chapelle Sixtine et continueront à voter dans le secret jusqu’à ce que l’un d’eux obtienne la majorité des deux tiers.
Lundi, les cardinaux, électeurs ou non, se retrouvaient en « congrégations générales », des réunions à huis clos pendant lesquelles ils établissent le portrait-robot du successeur de François et les priorités pour le prochain pontificat.
Dans la matinée, ils ont décrit le futur pape comme « une figure qui doit être présente, proche, capable d’avoir un rôle de pont et de guide » pour « une humanité désorientée ». Ce futur « pasteur proche de la vie concrète des gens » devra affronter de nombreux défis, notamment la crise environnementale, les guerres et la « fragmentation du monde » mais aussi « les divisions internes de l’Eglise ». Un portrait ressemblant à celui du pape défunt, « révolutionnaire » pour certains, dont le pontificat fut, douze années durant, marqué par une très grande popularité mais aussi une farouche opposition interne.
Quatre votes par jour
Artisan d’une profonde réforme de l’Eglise, François a nommé quelque 80 % des électeurs, notamment dans des pays éloignés de l’Europe. Conséquence de ce remodelage : avec 70 pays des cinq continents représentés, un record, ce conclave s’annonce déjà comme le plus international de l’histoire mais aussi parmi les plus ouverts.
Plusieurs noms ont émergé parmi les papabili, ceux considérés comme favoris. Mais, à l’image de l’élection de Jorge Bergoglio en 2013, « une surprise » est aussi possible, prévient auprès de l’Agence France-Presse le vaticaniste italien Marco Politi, qui évoque « le conclave le plus spectaculaire des cinquante dernières années ».
Au Vatican, les préparatifs battent leur plein : la chapelle Sixtine a été aménagée pour accueillir le cérémonial hérité du Moyen Age à partir de mercredi après-midi dans le décor majestueux des fresques de Michel-Ange. Lundi, le personnel entourant les cardinaux pendant le conclave – agents d’entretien, cuisiniers, médecins, etc. – devait prêter serment, jurant de garder le secret sous peine d’excommunication.
Coupés du monde, les cardinaux voteront quatre fois par jour – deux fois le matin, deux fois l’après-midi – à bulletins secrets, qui seront ensuite brûlés dans un poêle. De la cheminée perçant le toit de la chapelle, émanera alors, tous les deux tours de scrutins, une fumée blanche en cas d’élection, ou noire si la majorité des deux tiers – 89 voix – n’est pas atteinte.
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Violences sexuelles, crise des vocations, finances, etc. : nombreux sont les défis qui attendent le 267e pape, à la fois chef d’Etat et boussole morale des catholiques. Couvert par quelque 5 000 journalistes, ce conclave suscite un intérêt inédit, bien au-delà des sphères religieuses, à l’image des millions d’euros de paris sur l’identité du prochain pape ou des records du film américano-britannique Conclave, avec Ralph Fiennes, sorti en 2024.