Avoir accès à un territoire encore inexploré et y découvrir une vie insoupçonnée : c’est la chance qu’a eue, en début d’année, une équipe internationale de scientifiques en mission en Antarctique. Au début de janvier, le navire Falkor (too), du Schmidt Ocean Institute se trouve dans la mer de Bellingshausen, dans l’océan Pacifique. A cette période, non loin de là, un gigantesque iceberg, grand comme Chicago (510 kilomètres carrés), se détache de la plateforme de glace George-VI, rattachée à la calotte glaciaire. Lorsque les chercheurs prennent conscience de ce qu’il se passe, ils n’hésitent pas une seconde à changer leurs plans et mettent le cap sur cette zone, qui n’avait pas vu la lumière du jour depuis des décennies : il s’agit d’une occasion unique, personne n’ayant pu étudier ce qui se trouve sous la glace dans de telles conditions.
« Les plateformes de glace sont parmi les environnements les plus hostiles et les plus reculés de la planète, et il est extrêmement difficile de passer en dessous », rappelle Aleksandr Montelli, coresponsable de l’expédition et chercheur à l’University College London, dans un communiqué annonçant cette découverte publié jeudi 20 mars. Jusqu’à présent, l’étude de ces milieux n’a pu se faire qu’en creusant un trou dans la glace et en faisant descendre des caméras, ce qui ne donne qu’un aperçu limité. Quelques autres équipes se sont aussi déjà rendues sur des zones libérées par des icebergs, mais elles sont arrivées des mois après qu’ils se sont détachés.
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