Les Nations unies se sont alarmées, vendredi 7 février, de l’augmentation rapide du nombre de morts civils au Soudan, blâmant les parties belligérantes pour leur incapacité à protéger les habitants. « Les attaques indiscriminées, ainsi que les menaces et les attaques dirigées contre les civils, doivent cesser immédiatement », a affirmé le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Seif Magango.
L’armée soudanaise, en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide depuis avril 2023, mène ces dernières semaines une offensive sur plusieurs axes pour reprendre le contrôle total de la capitale, Khartoum.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a déclaré avoir pu documenter au moins 275 morts de civils entre le 31 janvier et le 5 février, à la suite de bombardements d’artillerie, de frappes aériennes et d’attaques de drones à Khartoum, ainsi qu’au Darfour du Nord, au Darfour du Sud, au Nord-Kordofan et au Sud-Kordofan.
Ces chiffres sont plus de trois fois supérieurs au « nombre déjà élevé » de 89 morts enregistrés la semaine précédente, a-t-il souligné. L’organisme souligne que les bilans réels des morts sont probablement bien plus élevés que les chiffres qu’il parvient à vérifier.
« L’augmentation rapide du nombre de morts parmi les civils souligne les risques graves auxquels les civils sont confrontés en raison de l’incapacité continue des parties en conflit et de leurs alliés à protéger les civils », a déclaré Seif Magango.
« Les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide – et leurs mouvements et milices alliés – doivent respecter leurs obligations en matière de droit international et prendre des mesures concrètes pour protéger les civils contre les préjudices, y compris les travailleurs humanitaires et les défenseurs des droits de l’homme », a-t-il ajouté. La guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déraciné 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine.