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Dans le combat dévastateur qui l’oppose depuis presque deux ans aux Forces de soutien rapide (FSR), le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, a promis, samedi 29 mars au soir, que ses troupes se battraient jusqu’à la victoire totale sur les paramilitaires.

Dans son premier discours télévisé depuis que l’armée régulière a affirmé, dans la semaine, avoir repris le contrôle total de la capitale soudanaise, Khartoum, le général Al-Bourhane a déclaré que la guerre ne pourrait s’achever que « si cette milice dépose ses armes ». Il a également exclu toute négociation avec les FSR, affirmant que la victoire ne serait complète que lorsque « le dernier rebelle aura été éliminé ».

Mercredi soir, Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane avait déclaré Khartoum « libérée » depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d’une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR, menées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Le lendemain, le porte-parole de l’armée avait précisé qu’elle avait réussi « à nettoyer (…) les dernières poches [de résistance] de la milice terroriste » à Khartoum.

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Les paramilitaires ont rétorqué qu’ils continueraient à « défendre le sol de la patrie » et prévenu qu’il n’y aurait « ni retraite ni reddition ».

Un pays divisé en deux

Mercredi, quelques heures après l’arrivée du général Al-Bourhane au palais présidentiel, les FSR ont annoncé une « alliance militaire » avec un groupe rebelle qui contrôle des zones clés frontalières avec le Soudan du Sud et l’Ethiopie. Samedi, les FSR ont affirmé avoir pris le contrôle d’une base militaire située à environ 140 kilomètres au sud-ouest de Damazin, capitale de l’Etat du Nil Bleu (Sud), près de laquelle les paramilitaires avaient mené une attaque au drone jeudi, selon des témoins.

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La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023, a fait selon les Nations unies des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de douze millions d’habitants et provoqué une crise humanitaire majeure. Elle a divisé en deux le pays, le troisième plus grand d’Afrique : l’armée contrôle le nord et l’est, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l’ouest, limitrophe du Tchad.

Les FSR et l’armée ont toutes deux été accusées d’atrocités, et leurs dirigeants sont sous le coup de sanctions américaines. En janvier 2025, Washington a formellement accusé les FSR de « génocide ».

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Lors de la fragile transition politique après la chute, en 2019, du président Omar Al-Bachir, les généraux Al-Bourhane et Daglo avaient forgé une alliance de circonstance pour chasser les personnalités civiles du gouvernement, avant qu’une lutte acharnée pour le pouvoir ne les oppose et ne se termine en guerre ouverte.

Le Monde avec AFP

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