C’est derrière les barreaux d’une grande cage noire que Riek Machar et ses sept co-accusés sont apparus publiquement pour la première fois depuis six mois. Ce lundi 22 septembre s’est ouvert à Juba, la capitale, le procès tant attendu du premier vice-président sud-soudanais.
Placé en résidence surveillée fin mars par le président Salva Kiir, il est accusé, avec plusieurs autres officiels de son parti, le SPLM-IO, d’avoir orchestré des attaques contre l’armée à Nasir, dans le Haut-Nil (nord-est), le 3 mars. Une milice de jeunes Nuers, l’« Armée blanche », considérée proche du mouvement de Riek Machar, avait pris d’assaut une base militaire, tué son commandant, le général David Majur Dak, ainsi que plus de 250 soldats et un pilote des Nations unies.
Le 11 septembre, Riek Machar et sept autres officiels de son parti ont été inculpés de « meurtre », « trahison », « terrorisme » ou encore « crimes contre l’humanité » par le ministère de la justice, qui a dit avoir complété ses investigations sur leur rôle dans ces violences.
Alors que plusieurs régions du Soudan du Sud sont actuellement à feu et à sang – le Haut-Nil a connu des combats meurtriers ce week-end encore, faisant au moins 50 victimes –, ce procès est peut-être l’ultime test de survie de l’accord de paix signé en 2018 par Salva Kiir et Riek Machar pour mettre un terme à cinq ans de guerre civile. Décrié par les soutiens du premier vice-président, qui y voient un « procès politique », une « chasse aux sorcières », visant simplement à évincer Riek Machar du jeu politique, il pourra peut-être néanmoins offrir un espace de débat contradictoire et de réflexion sur le statut de l’accord de paix, comme en témoigne ce premier jour d’audience.
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