Et tout à coup, la vague. Puissante, brutale, incontrôlée, incontrôlable. Pour se donner de la force, quelques mètres avant d’y plonger, Vincent Bouillard a lâché un cri, levé le poing, puis baissé la tête. Plus rien n’allait être comme avant, mais à quoi allait ressembler l’après ? Le 31 août 2024, à Chamonix (Haute-Savoie), une vie s’est ainsi renversée : un inconnu de 31 ans, sans sponsor, ingénieur en développement de produits chez l’équipementier sportif Hoka et au compte Instagram privé affichant 263 abonnés et aucune publication, est tombé dans un tourbillon. Cinquième coureur de l’histoire à boucler l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) en moins de vingt heures, l’athlète originaire d’Annecy a créé la stupéfaction en remportant ce monument de la discipline. Une question a alors rapidement fait son chemin dans tous les esprits, avant d’atteindre le sien : et maintenant, que faire de tout ça ?
« Je n’avais pas pris la mesure de l’ampleur qu’une victoire dans l’UTMB pouvait avoir. L’écho a été long, continu », détaille Vincent Bouillard au Monde. « C’est la preuve qu’en France le trail a désormais une vraie place, médiatique et populaire », poursuit le traileur français, toujours très discret, qui prend le départ, samedi 22 mars, du Chianti Ultra Trail by UTMB (120 kilomètres), où il se mesurera à des gros CV de son sport, les anciens vainqueurs de l’UTMB que sont Kilian Jornet (en 2008, 2009, 2011 et 2022) et Jim Walmsley (2023). « Je ne peux plus arriver incognito sur les courses et, même si c’est hors de mon contrôle, il a fallu l’accepter psychologiquement, le digérer. »
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