Les habitants d’Allos (Alpes-de-Haute-Provence) ont voté, samedi 28 juin, pour l’arrêt du ski alpin dans leur station de Val d’Allos-Le Seignus. Le premier téléski dans la commune datait des années 1930.
Trois choix s’offraient aux membres des 5 000 foyers fiscaux (les 600 habitants à l’année et ceux en résidences secondaires) de ce village : maintenir le ski alpin au Val d’Allos-Le Seignus, à 1 500 mètres d’altitude, et voir leurs impôts locaux augmenter de 30 à 35 % ; ne conserver le ski que sur une partie du Seignus et accepter une augmentation d’impôts de 10 à 15 % ; ou, enfin arrêter le ski face au manque de neige et au déficit chronique qui en découle.
Cette dernière option a déjà été actée récemment par d’autres stations comme celle du Grand Puy dans le même département et elle a séduit la majorité (50,1 %) des 1 342 habitants ayant pris part au vote, soit une participation d’environ 30 %. Ils sont 36,4 % à avoir opté pour le maintien total du ski alpin dans la station et 12,6 % à s’être prononcés en faveur d’un maintien du ski sur une partie seulement du domaine.
La décision que prendra la mairie « n’est pas arrêtée pour autant aujourd’hui. Les électeurs se sont prononcés sur une option qui nous donne une feuille de route », a réagi auprès de l’Agence France-Presse le maire d’Allos, Michel Lantelme, précisant qu’une réunion du conseil municipal doit avoir lieu lundi soir 30 juin pour analyser ces résultats.
« On ne peut plus se permettre de perdre du temps », s’alarme le maire, qui a organisé la consultation avec un vote en ligne ouvert depuis le 4 juin et un vote physique samedi 28 juin jusqu’à 18 heures. « Le déficit structurel est avéré et aujourd’hui, il est à hauteur de 700 000 euros » pour l’année, incluant l’été 2024 et l’hiver 2024-2025, décrit l’élu.
La Foux d’Allos, plus haute en altitude, pas concernée
Les différences de hauteur de neige varient beaucoup « entre la haute altitude, qui ne voit la hauteur de neige baisser que très faiblement, et la basse altitude », explique Nicolas Roux, responsable du centre Météo-France pour les Alpes du Sud. Avec la hausse des températures, la pluie remplace la neige, et la neige tombée fond plus rapidement, explique le scientifique.
La station de la Foux d’Allos, également située sur la commune mais plus haute en altitude et reliée à celle de Pra Loup au sein de l’« espace Lumière », n’est d’ailleurs pas concernée par une éventuelle fermeture.
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Dans une « France à + 4 °C » à la fin du siècle, les secteurs des Alpes du Sud situés à 1 800 mètres d’altitude n’auront plus que 52 journées avec un enneigement nécessaire au ski, contre 132 jours sur la période 1976-2005. Et même à haute altitude, « en avançant dans le temps, on va se retrouver avec des durées d’enneigement plus faibles », prévient M. Roux (121 jours contre 170).
Comme dans d’autres stations de basse altitude, toutes les pistes sont explorées pour diversifier l’offre touristique : VTT en été, randonnée ou encore raquettes.