Certains passants tournent la tête, vaguement curieux. D’autres marquent le pas. Au bout de leurs lèvres, la même interrogation : « Il s’est passé quoi ? » Samedi 18 janvier à Besançon, les impacts de balles qui criblent la vitrine du restaurant Grill House interpellent. « Encore des tirs ? », s’étonne un cycliste. « Ça fait peur quand même, tout ça », glisse une femme cramponnée à son cabas.
Vers 1 h 30 cette nuit-là, les armes ont repris la parole dans les rues de la capitale comtoise. Aux abords de ce restaurant installé près d’une voie ferrée, littéralement mitraillé, les policiers ont ramassé une dizaine de douilles de calibre 7,62. Une munition caractéristique des fusils d’assaut AK-47 Kalachnikov. Quelques minutes plus tard, trois voitures stationnées sur le parking d’un garage de la ville ont subi le même sort. Le véhicule transportant le tireur a ensuite roulé jusqu’à Audincourt (Doubs), à une heure de route, où un snack de burgers et un bar à chicha ont été à leur tour visés vers 3 heures du matin.
Ces mitraillages nocturnes ont commencé une semaine plus tôt, le 11 janvier, aux dépens d’un autre bar à chicha d’Avanne-Aveney, dans la banlieue de Besançon. Le 15 janvier, la façade d’un barbier installé en plein centre-ville a également essuyé une quinzaine de coups de feu. Si aucun blessé n’est à déplorer, ces fusillades frénétiques sur la voie publique inquiètent. « Nous sommes face à une équipe qui sème la peur dans le département », constate le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
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