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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
A l’instar de Dee Rees (Mudbound) et Jordan Peele (Get Out), Ryan Coogler, 38 ans, est issu d’une jeune génération de cinéastes afro-américains qui s’attachent à requalifier l’histoire du point de vue de leur communauté. Sa démarche consiste à emprunter de vieilles formes hollywoodiennes (la saga des Rocky et les super-héros Marvel) pour aborder la question du racisme aux Etats-Unis et donner une voix aux minorités.
Après les succès de Creed : l’héritage de Rocky Balboa (2016) et des deux volets de Black Panther (2018 et 2022), son cinquième long-métrage, foisonnant et généreux, produit une énergie qui emporte tout, même dans ses imperfections. De nouveau, il investit le champ du grand spectacle d’une réelle ambition esthétique pour raconter la blessure profonde du sud des Etats-Unis. Œuvre hybride, qui tient à la fois du musical et du film de vampire, Sinners a été tournée en pellicule, 65 et 70 mm, pour être vue en IMAX sur très grand écran.
L’intrigue se déroule dans le delta intérieur du Mississippi, en 1932, à l’ère de la Prohibition et des lois Jim Crow, qui imposent la ségrégation raciale. Dans une société où le Ku Klux Klan veut faire régner un ordre jadis assuré par les anciens propriétaires terriens, les jumeaux Smoke et Stack (Michael B. Jordan dans un double rôle, acteur fétiche du réalisateur, présent dans tous ses films) reviennent dans leur ville natale, en Louisiane.
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