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CINÉ+ FESTIVAL – MARDI 11 MARS À 20 H 50 – FILM

L’actrice et réalisatrice québécoise Monia Chokri délivre, à mesure des films qu’elle réalise, une forme d’autobiographie de la pensée autour d’un unique sujet dont elle reconnaît aisément qu’il l’obsède : l’amour. Thème inépuisable qu’elle appréhende à travers le couple, le rapport homme-femme, le désir, la sexualité, l’émancipation. Son regard évolue en fonction de l’âge, de ses expériences personnelles et de ses lectures.

Lire le portrait (en 2023) : Article réservé à nos abonnés Monia Chokri, femme d’influences

Plus apaisée, plus tendre dans Simple comme Sylvain, son troisième et meilleur film, la réalisatrice semble s’autoriser le lâcher-prise, abandonnant une certaine forme de cynisme au profit d’un contour sentimental assumé, voire surligné, le temps de séquences qui flirtent avec les clichés, interrompues à temps par des traits d’humour et ce que l’on appelle communément le principe de réalité. Soit les turpitudes, les empêchements, les frustrations qui se manifestent hors de la bulle amoureuse. Le film ne cesse de naviguer entre ces deux eaux, de tenter la conciliation entre des mondes opposés, de jouer les compromissions pour tenir le cap.

Les premiers instants nous plongent dans un air connu du cinéma de Monia Chokri. Dans le brouhaha d’un dîner entre amis, tous quadragénaires instruits, réunis dans un appartement où des gamins sortis de table se chamaillent, les conversations se chevauchent, les plaisanteries et quelques reproches fusent sous les effets de l’alcool. Les plans se succèdent comme les tirs de mitraillette. On ne s’entend plus. On craint le déjà-vu. L’instant qui suit nous détrompe.

Une série de cassures

Simple comme Sylvain progresse de manière disruptive, en orchestrant une série de cassures, chacune révélatrice d’insatisfactions et de malaises souterrains. Une scène vient rapidement illustrer ce propos. Quelques jours après le dîner, Sophia (formidable Magalie Lépine-Blondeau), contrainte de se rendre seule à la campagne – son compagnon Xavier (Francis-William Rhéaume) est retenu à Montréal pour raison professionnelle –, afin de s’informer des rénovations que nécessite leur chalet nouvellement acquis, fait la rencontre de Sylvain (Pierre-Yves Cardinal), l’entrepreneur local chargé du chantier.

Sophia fond subitement en larmes. « Ça fait beaucoup », dit-elle, évoquant l’étendue des dépenses à venir. Alors que l’on entend son désarroi, une fatigue, un ras-le-bol plus général, Sylvain, ému, lui propose de prendre un verre dans un bar. L’étreinte à laquelle ils cèdent, de retour au chalet, apparaît comme une évidence. Ce qui aurait dû n’être qu’une aventure d’un soir se prolongera en une passion inattendue tant elle unit deux êtres dissemblables.

Simple comme Sylvain, film de Monia Chokri (Fr.-Can., 2023, 110 min). Avec Magalie Lépine-Blondeau, Pierre-Yves Cardinal, Francis-William Rhéaume. Diffusé sur Ciné+ Festival et disponible à la demande sur MyCanal.

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