Quoi de mieux qu’un pic inflationniste pour mettre en lumière les particularités alimentaires de chaque pays ? La grande flambée postpandémie de Covid-19 avait ainsi prouvé, s’il était besoin, la terrible dépendance des consommateurs britanniques aux boîtes de haricots blancs à la tomate et aux biscuits digestifs. Plus au sud, les olives de la colère ont agité l’Espagne, alors que la hausse du prix de l’huile depuis 2020 a atteint 175 % dans le pays, avant de refluer en partie. S’il y a, cependant, un produit susceptible de transcender la frontière des assiettes, c’est l’œuf.
Raison pour laquelle la tension récente sur leur prix en Europe peut inquiéter. Selon Bloomberg, les prix des œufs sur les marchés de gros de l’Union européenne ont atteint leur niveau le plus haut depuis 2012, après une progression de près de 12 % depuis décembre 2024. Une inflation qui s’explique par la hausse des coûts d’alimentation animale et par une réduction de l’offre du fait de la grippe aviaire touchant certains pays d’Europe.
Si la violente crise sanitaire qui a touché la France entre 2021 et 2022 est terminée, des abattages ont dû avoir lieu dans les élevages de poules pondeuses en Italie, en Allemagne ou en Pologne. De leur côté, les Pays-Bas, gros exportateurs, ont réduit leurs poulaillers pour des raisons environnementales. Or, la demande ne cesse d’augmenter, l’œuf étant plébiscité partout comme la protéine la moins chère. Pour s’assurer que la production suivait la consommation, l’interprofession française du secteur a d’ailleurs annoncé, en juin 2024, un plan de filière visant à investir 300 millions d’euros dans 300 nouveaux poulaillers.
Il vous reste 35.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.