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Histoires Web samedi, juin 21
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Suis-je le seul Noir ? Les autres clients me regardent-ils ? Mes gestes sont-ils rassurants ? Puis-je demander un verre d’eau avec mon café sans importuner le serveur ? Combien de pourboire dois-je laisser pour que l’on se dise que je suis un client respectable ? Voilà quelques-unes des interrogations qui assaillent Sikou Niakate quand il s’attable à une terrasse de café pour travailler, comme il le raconte dans son podcast, « Jour noir » (2022, StudioFact).

Nous retrouvons justement l’auteur et documentariste de 34 ans à la terrasse ensoleillée d’un bistrot parisien du 20e arrondissement. Dans le ronron de la circulation matinale, celui qui a publié récemment Dans le noir, je crie (Stock, 256 pages, 20,50 euros) revient sur son parcours d’autodidacte et sur les réflexions qui irriguent son travail depuis son documentaire Dans le noir, les hommes pleurent (2020). Grandir en tant que garçon dans la grande précarité ; se construire en tant qu’homme dans un milieu où seule la virilité fait loi ; s’affranchir de ses origines sociales et s’adapter coûte que coûte ; découvrir que l’on fait peur malgré soi. Sikou Niakate dessine un pont entre l’intime et le politique.

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