Les chercheurs sont partis d’un constat : ils ont tous un collègue, un ami ou un membre de leur famille qui n’a eu que des filles ou que des garçons. Des fratries de trois ou quatre enfants du même sexe qui défient les probabilités : à l’échelle du monde, la répartition des sexes à la naissance est presque égale, avec, en moyenne, 105 garçons pour 100 filles en 2020 selon l’Institut national d’études démographique. Comment expliquer que ces statistiques ne soient pas vérifiables à l’échelle du couple ? C’est ce qu’a cherché à comprendre une équipe de l’université Harvard, dans une étude publiée le 18 juillet dans la revue Science Advances.
Le scénario de base est celui qui suit une loi statistique binomiale : la fécondation est apparentée au lancer d’une pièce à deux faces, avec, à chaque fois, une chance sur deux d’obtenir la face « fille » et une chance sur deux d’obtenir la face « garçon ». Les chercheurs ont analysé une autre possibilité, la loi bêta-binomiale où chaque personne lance bien une pièce, mais cette dernière est unique pour chaque individu : « La pièce n’est pas lestée de la même façon en fonction de vos traits personnels ou des facteurs environnementaux », explique Siwen Wang, première autrice de l’étude et doctorante à l’université Harvard. Tout individu aurait donc une probabilité personnelle d’avoir une fille ou un garçon, plus ou moins éloignée de 50 %.
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