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Coup dur pour l’Europe spatiale. A moins de quinze jours du premier vol d’Ariane-6, prévu le 9 juillet, l’agence européenne de satellites météorologiques (Eumetsat) a décidé, jeudi 27 juin, de ne plus faire appel à ce nouveau lanceur pour mettre en orbite son satellite Meteosat MTG-S1. Le comité exécutif a en effet demandé au conseil d’administration représentant les trente Etats membres de choisir la fusée américaine Falcon-9 de SpaceX, la société d’Elon Musk, pour cette mission. Le contrat signé voici quatre ans avec Arianespace a donc été annulé.

Cette décision est surprenante à double titre. Tout d’abord par sa précipitation. Le satellite n’était pas prévu pour embarquer dans le premier vol d’Ariane-6, mais dans le troisième, qui aura lieu au début de l’année 2025, soit dans six mois. Un lanceur, en cours de fabrication, était d’ailleurs réservé à cet effet, et aucun signe ne laissait présager une telle remise en cause.

Mais surtout, prendre cette décision à quelques jours d’un premier lancement apparaît également comme un signe de défiance face à cette nouvelle fusée. L’effet est d’autant plus dévastateur qu’il s’agit d’un choix pris par une instance européenne.

Absence de préférence européenne

Les questions sont nombreuses. Est-ce parce que Space X a proposé une date de mise en orbite plus proche que celle fixée avec Arianespace que ce contrat a été annulé ? Ont-ils cédé à des pressions du groupe américain ? Ou est-ce par crainte de voir le vol de qualification d’Ariane-6 échouer dans quelques jours et donc, le calendrier des tirs suivants décalés ? Ces interrogations restent sans réponse pour l’instant, puisque contacté, Eumetsat, qui est sis à Darmstadt, en Allemagne, n’a pas répondu à nos sollicitations. De son côté, Arianespace se refusait, jeudi, à tout commentaire.

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Quoi qu’il en soit, le signal envoyé par cette organisation, qui surveille le temps et le climat depuis l’espace, parasite les propos encourageants tenus le 13 juin par Stéphane Isräel au Paris Air Forum. Le président exécutif d’Arianespace saluait la confiance des clients en dépit des quatre années de retard et des difficultés rencontrées par Ariane-6 lors de sa fabrication. « La bonne nouvelle, c’est que nous avons trente missions à faire, c’est sans précédent pour un lanceur qui n’a pas volé », affirmait-il.

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Enfin, ce choix d’un lanceur américain par une instance européenne, ce qui n’est pas une première, relance le débat sur la préférence européenne en matière de spatial. Ce qui est une obligation aux Etats-Unis devrait l’être aussi en Europe, où en la matière, les règles ne sont pas assez strictes.

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