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Histoires Web samedi, avril 26
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Fin observateur des mutations du rapport que nous cultivons avec la technologie, le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron codirige le diplôme universitaire de cyberpsychologie, dispensé par l’université Paris Cité. C’est avec un œil circonspect que l’auteur du Jour où mon robot m’aimera (Albin Michel, 2015) constate la floraison d’agents conversationnels façonnés pour séduire.

Replika, Character.ai, Butterfly.ai… Depuis une dizaine d’années, une vague de start-up misent sur le compagnonnage numérique, sous forme de chatbots. Assiste-t-on à un tournant dans l’usage de l’intelligence artificielle ?

Indéniablement, nous empruntons un virage plus « intimiste » vis-à-vis de cet outil. Et plusieurs signes précurseurs annonçaient la tendance. Remontons la bobine : la première intelligence artificielle [IA], baptisée « Eliza » et née en 1966, était un robot conversationnel simulant des interactions psychothérapeutiques. A l’époque, déjà, la « bienveillance » du logiciel émouvait ses programmeurs, au point de s’y attacher émotionnellement. Le pilote du projet [Joseph Weizenbaum, 1923-2008] s’en était scandalisé, en des termes qui mériteraient d’être imprimés dans chaque laboratoire des apprentis sorciers de l’IA : « Jamais je n’aurais cru qu’une machine aussi simple puisse provoquer de tels délires chez des gens normaux. »

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