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Histoires Web lundi, octobre 13
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Parler d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens, ça veut dire forcément que les premiers sont des victimes et les seconds des coupables. Pourquoi le Monde reprend-il à son compte le vocabulaire de la propagande israélienne ?

Babylon300

Vous êtes nombreux à nous poser cette question aujourd’hui encore, et nous republions ici la réponse de Stéphanie Le Bars, cheffe du service International du Monde, qui explique pourquoi on parle d’« otages » israéliens et de « prisonniers » ou de « détenus » palestiniens :

« Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël et l’enlèvement de 250 personnes, amenées par les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza, les autorités israéliennes, en invoquant des questions de « sécurité », ont multiplié les arrestations de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie – territoire occupé par Israël – et dans la partie orientale de Jérusalem.

Une partie des Palestiniens sont incarcérés en Israël sous le régime de la détention administrative, qui permet à la justice militaire de maintenir ces personnes en détention sans charge ni procès et de reconduire leur emprisonnement de manière indéfinie. Ils sont aujourd’hui plus de 3 300, sur un total de 10 000 détenus dans les prisons israéliennes. Ils n’ont jamais été aussi nombreux, selon l’institut israélien de défense des droits humains HaMoked.

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 et le début de la guerre meurtrière qui s’est ensuivie à Gaza, l’Etat hébreu a durci les conditions de détention des Palestiniens dans les prisons gérées par les autorités israéliennes en Israël et en Cisjordanie ; des ONG israéliennes et l’ONU ont fait état de mauvais traitements, de tortures et de morts en détention – une cinquantaine, selon la presse israélienne.

Néanmoins, le statut des uns et des autres diffère. Les Israéliens et les étrangers enlevés le 7 octobre 2023 par le Hamas sont des otages, au sens littéral du terme, des personnes dont la vie et la libération dépendent de l’obtention d’une contrepartie par ceux qui les détiennent. Leur sort et leurs conditions de détention sont restés inconnus depuis quinze mois.

En dépit des difficultés des familles, des avocats et des ONG de défense des droits humains à obtenir des informations sur les prisonniers palestiniens, ces derniers sont, dans leur majorité, incarcérés dans des lieux de détention connus. »

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