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Histoires Web vendredi, mai 2
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« 8 h 30. Les moutons sont rassemblés, les autres essaient de résister. Une salve en l’air. » Ainsi débute, sous la plume de Jean Henry, sous-lieutenant français, le massacre de dizaines de tirailleurs africains à Thiaroye (Sénégal), le 1er décembre 1944. Son journal de bord a surgi du fond d’une malle sept ans après sa mort en 2007, et a été versé au Service historique de la défense (SHD), le 4 mars.

L’officier subalterne provoque un saut troublant dans l’histoire du premier crime colonial d’ampleur commis après la seconde guerre mondiale. Ce jour-là, pour avoir réclamé leurs pensions et soldes, des dizaines de soldats africains de retour de France où ils avaient été détenus dans des camps allemands, ont été tués sur ordre de gradés français.

« Les rebelles essaient de s’emparer d’une A.M [automitrailleuses]. Des meneurs excitent les autres à la rébellion. C’est le signal du baroud. Les tirailleurs du 7e et quelques artilleurs ouvrent le feu. Les autres ripostent avec des 9 mm et des 7,65, ainsi qu’une ou deux mitraillettes. Finalement la force reste aux troupes de l’ordre. Plusieurs rebelles sont sur le carreau. Les autres sont sérieusement assouplis », consigne-t-il dans un petit carnet bleu de 94 pages, consulté par Le Monde au SHD. « Enfin on a pris les mesures nécessaires. (…) Bilan de la journée : 35 morts, 59 blessés », conclut Jean Henry reprenant les chiffres officiels des autorités françaises.

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