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Pat Gelsinger ne pourra pas mener à bien le plan qu’il avait imaginé pour redresser Intel. Le géant américain des microprocesseurs a annoncé le départ avec effet immédiat de ce pur produit de la maison. Entré en 1979 dans l’entreprise, il l’avait quittée en 2009, avant d’en devenir directeur général en février 2021. Dans l’attente de la nomination de son successeur, un tandem sélectionné en interne, composé de David Zinsner, le directeur financier, et Michelle Johnston Holthaus, vice-présidente exécutive, va assurer la conduite du groupe.

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« Diriger Intel a été l’honneur de ma vie », témoigne M. Gelsinger dans le communiqué faisant état de son départ, sans donner réellement d’explication à cette décision. Tout juste admet-il que cette dernière année a été particulièrement délicate « car nous avons pris des décisions difficiles mais nécessaires ». Une référence au plan d’économie annoncé début août. Chiffré à 10 milliards de dollars (environ 9 milliards d’euros) d’ici 2025, il prévoit la suppression de 15 % des effectifs, soit 16 000 personnes. Depuis, Intel a aussi dû reporter la construction de deux usines, en Allemagne et en Pologne, malgré les subventions massives qui lui étaient proposées.

Comme un symbole, au début du mois de novembre, Intel s’est vu chasser de l’indice Dow Jones par Nvidia, le champion des puces dédiées à l’intelligence artificielle, dont la capitalisation boursière tourne aujourd’hui autour de 3 400 milliards de dollars, contre moins de 110 milliards de dollars pour Intel.

Modèle intégré

En 2021, quand Pat Gelsinger revient chez Intel, l’âge d’or de la société – qui a profité en particulier, avec Microsoft, du développement du marché du PC – est révolu. Le groupe a raté la révolution de la téléphonie mobile, et voit ses choix contestés. Contrairement au modèle « fabless » que lui préfèrent beaucoup de ses concurrents qui sous traitent à d’autres la production de leurs puces, Intel a choisi un modèle intégré. Le pari de M. Gelsinger est de tirer profit de cette spécificité et d’investir massivement sur son activité de fabrication, dite de fonderie, pour concurrencer les leaders du secteur (TSMC, Samsung, etc.).

Un choix qui nécessite des dizaines de milliards de dollars d’investissement pour faire sortir de terre des usines de dernière génération. Rien qu’aux Etats-Unis, la facture approcherait les 100 milliards de dollars. Et même si l’Etat lui vient en aide – Intel est le principal bénéficiaire du « Chips and Science Act », qui vise à relancer l’industrie des semi-conducteurs sur le marché américain –, ce virage stratégique pèse sur ses résultats.

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