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Histoires Web samedi, octobre 4
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Accumuler, détruire, collectionner. Trois verbes pour résumer une obsession, celle d’Arman (1928-2005) auquel la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, qui désormais représente la succession du sculpteur, consacre une magistrale exposition. Soit une vingtaine d’œuvres, pas une de trop, auxquelles Bernard Blistène, ex-directeur du Musée national d’art moderne et commissaire invité, apporte l’onction institutionnelle qui va bien, ainsi qu’une plume inspirée dans le catalogue publié pour l’occasion. Longtemps, Arman a été trahi par ses propres œuvres. Ou plutôt par les mauvaises. Trop de multiples, trop de produits dérivés, trop de compromis qui firent oublier une vie de gestes radicaux. A l’instar du Tas des échanges, un rituel lancé en 1965 : vous déposez un objet, vous en prenez un autre. Valeur pécuniaire contre valeur subjective. Le public amusé joue le jeu, troque un livre contre une bouteille de vin d’Artois, une fleur en papier contre une veste griffée. « Au début, ils viennent avec des objets corrects mais, très vite, ils reviennent avec des rebuts pour que l’échange devienne bénéficiaire. Quand cela fonctionne, le Tas des échanges devient une poubelle à la fin de l’exposition », avait prophétisé Arman. Sans doute eût-il été heureux de savoir que cette « poubelle » rejoindra, à la fin de l’exposition, la collection du Musée Nelson-Atkins, à Kansas City (Missouri). Ailleurs, le regard est attiré par une accumulation de masques à gaz datée de 1960. Une œuvre née dans un XXe siècle en guerre, qui résonne toujours avec notre époque en feu.

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