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Histoires Web samedi, novembre 16
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« ISLAWIO » : cet intrigant titre est l’acronyme de « I Shall Love Again When I’m Obsolete », « j’aimerai encore quand je serai obsolète », un vers de l’essayiste et poétesse américaine Audre Lorde (1934-1992). C’est par ce concentré poétique et cri du cœur que la peintre Apolonia Sokol ouvre à la fois sa première exposition monographique en France et l’adresse parisienne de la galerie stambouliote The Pill. Cet ensemble de nouvelles peintures témoigne de la difficulté de l’artiste française de peindre dans le contexte actuel de massacres et de violences à travers le monde, et la réponse qu’elle apporte est de transcender sa colère par un regard sur des corps vulnérables et puissants à la fois, et des tableaux empreints de douceur et d’amour.

Un accouchement, un enfant opéré, un autoportrait sur le consentement, un retable réunissant les artistes et amis qui collaborent avec elle, avec, comme panneau central, une manifestation pour les droits des transgenres. Et un très grand tableau, Le Massacre des innocents, qui fait écho, par ses dimensions et son thème, au Guernica de Picasso, mais également à des toiles méconnues qui ont nourri sa réflexion sur la représentation de la guerre et de ses victimes. Autant de conjurations face aux maux du monde aussi intenses que l’artiste elle-même, dont on peut voir au sous-sol le fascinant documentaire dont elle est le sujet, Apolonia, Apolonia (Lea Glob, 2022).

« ISLAWIO », d’Apolonia Sokol. The Pill, 4, place de Valois, Paris 1er. Jusqu’au 21 décembre. Thepill.co/fr

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