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Histoires Web vendredi, octobre 11
Bulletin

Frédéric Chopin : 24 préludes op. 28. Alexandre Scriabine : 24 préludes op. 11. Akio Yashiro : 24 préludes. Mao Fujita (piano).

Si, en présentant son programme comme un tout (72 préludes et non pas trois recueils de 24 pièces), Mao Fujita a pensé offrir un éventail de sa personnalité, il a réussi. On pourrait, en effet, percevoir dans ce disque quelque 72 nuances de l’immense talent du pianiste japonais de 25 ans. Mao Fujita n’est pas du genre à se livrer d’un coup. Les Préludes, de Frédéric Chopin, non plus. Le jeune homme en flatte le caractère confidentiel, mais il sait aussi en assurer la projection dramatique. Gorgés de sensualité et baignés dans le mystère, ceux d’Alexandre Scriabine bénéficient d’un toucher mirifique. Quant aux Préludes inédits d’Akio Yashiro (1929-1976), écrits alors que le compositeur n’avait que 15 ans, ils constituent de jolies saynètes qui, en dépit de quelques tournures nippones, évoquent beaucoup la musique française, d’Erik Satie à Claude Debussy, jusqu’à un bouquet final qui vaut à Mao Fujita de briller de mille feux virtuoses. Pierre Gervasoni

Sony Classical.

  • John Williams
    Concerto pour violon nᵒ 1. Sérénaded’après Le Banquet de Platon, de Bernstein

James Ehnes (violon), St. Louis Symphony Orchestra, Stéphane Denève (direction)

Pochette de l’album « Concerto pour violon n° 1 », de John Williams.

Plus connu pour les bandes-son de Star Wars, Superman ou Indiana Jones, John Williams n’en est pas moins l’auteur d’un magnifique Concerto pour violon nᵒ 1, composé entre 1974 et 1976 à la suite de la mort de son épouse, l’actrice Barbara Ruick (1932-1974). Une musique sombre et expressive, créée par Mark Peskanov, qui puise certes aux sources du romantisme, mais dans la droite ligne d’inspiration du fameux Concerto à la mémoire d’un ange, d’Alban Berg. Porté dans les années 1980 par Gil Shaham, il est ici magnifié par le violon de James Ehnes, naturel du phrasé, archet sans esbroufe, palette sonore aussi maîtrisée dans la lumière des aigus que dans la profondeur des basses, et surtout des délices d’expressivité. En complément, la Sérénade d’après Le Banquet de Platon, écrite en 1954 par Leonard Bernstein sur son livre de chevet : à la tête du St. Louis Symphony Orchestra, un Stéphane Denève à la direction sourcilleuse accompagne en esthète le violon superlatif du Canadien. Marie-Aude Roux

Pentatone.

 Pochette de l’album « Megaphenix », de Mustang.

Depuis ses débuts en 2006, le trio auvergnat Mustang prend un malin plaisir à détourner ses fondations rockabilly vers d’autres horizons, telles la chanson française et la pop synthétique. Son leader, Jean Felzine, auteur, compositeur, interprète à la banane gominée trompeuse (comme jadis Edwyn Collins ou Morrissey), avait marqué les esprits en 2023 avec sa parenthèse solo Chord Memory au virage prononcé kraut synthétique. Ce cinquième album pousse encore plus loin le curseur sur douze compositions audacieusement multiformes, jonglant d’une électro pop-rock débridée (La Porte au nez, L’Argent du beurre) à une mélodie chatoyante (Hotel Room, escortée de violons), d’un écho post-punk façon Chameleons (Aérosol) à une escapade reggae aux antipodes (Aigre-Doux)… Si Aéroport, en duo avec Arthur Teboul de Feu! Chatterton traîne un peu sur la « langueur », Mortification et Wikipedia réveillent avec panache les guitares twangy. Parolier incisif, Felzine livre une irrévérencieuse Chanson française sans filtre qui aurait pu être signée de Pascal Bouaziz (Mendelson). L’habit ne fait définitivement pas le moine. Franck Colombani

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