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Un puissant tremblement de terre, de magnitude 7,7, a frappé, vendredi 28 mars, le centre de la Birmanie, a annoncé l’Institut géologique américain (USGS) – il a été ressenti jusqu’en Thaïlande et en Chine. Il s’est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 12 h 50 (7 h 20, heure de Paris), a précisé l’USGS. Une réplique de magnitude 6,4 a secoué cette zone quelques minutes plus tard, selon la même source.

Le séisme a fait au moins 694 morts et 1 670 blessés, a affirmé samedi la junte, dans un nouveau bilan fortement revu à la hausse.

Le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing, a invité « tout pays, toute organisation » à venir apporter son aide. Dans la capitale, Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l’effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).

Le chef de la junte birmane s’est rendu dans un hôpital de la capitale. « Jusqu’à présent, une vingtaine de personnes sont mortes après leur arrivée dans notre hôpital. Beaucoup de gens ont été blessés », a déclaré un médecin de l’établissement, qui compte un millier de lits.

Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a lancé un appel aux dons de sang. « Des centaines de blessés arrivent… mais le bâtiment des urgences s’est également effondré », se désolent des membres du personnel chargé de la sécurité. La route conduisant vers l’hôpital est embouteillée.

Des journalistes de l’AFP se trouvaient au Musée national de Birmanie, à Naypyidaw, lorsque s’est produit le séisme, faisant trembler les murs du bâtiment. Des morceaux sont tombés du plafond et les murs se sont fissurés. Des employés se sont rués vers l’extérieur, certains en pleurs, alors que d’autres tentaient de joindre leurs proches par téléphone. Le sol a vibré pendant trente longues secondes, avant de se stabiliser.

Des dizaines d’ouvriers engloutis à Bangkok

De fortes secousses ont été ressenties en Thaïlande voisine. L’effondrement d’un immeuble de 30 étages en construction à Bangkok a tué huit personnes, et entre 90 et 110 autres demeurent disparues sous les décombres ; le bilan risque donc de s’alourdir, a avancé le ministre de l’intérieur, Anutin Charnvirakul.

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La chute de la construction dans le nord de la capitale, qui devait abriter des bureaux du gouvernement, a englouti des dizaines d’ouvriers. Quelques heures après le drame, les secouristes fouillaient toujours le site, réduit à une montagne de gravats et un enchevêtrement de blocs de béton et de poutres d’acier déformées.

« Quand je suis arrivé pour inspecter le site, j’ai entendu des gens appeler à l’aide », a raconté à l’AFP Worapat Sukthai, chef adjoint de la police du district, en ajoutant : « Nous estimons qu’il y a des centaines de blessés. »

La première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra, a convoqué une « réunion d’urgence », et déclaré dans la foulée l’état d’urgence à Bangkok. Des scènes de panique se sont produites dans la capitale, où des bureaux et des magasins ont été évacués, et certains services de métro suspendus.

La France a fait évacuer les bâtiments de son ambassade, de son consulat et de ses instituts et lycées à Bangkok, a fait savoir le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot. Se trouvant à Shanghaï vendredi, il a précisé qu’« à ce stade » il n’y avait pas de victime française et a fait savoir que la France était « disposée à apporter son soutien dès lors que le besoin aura été exprimé ».

La Bourse de Bangkok a suspendu ses activités. Plus de cinq heures après le séisme, le métro aérien restait à l’arrêt, et la ville paralysée par d’énormes embouteillages. Des images partagées sur les réseaux sociaux font apparaître toutes sortes de dégâts matériels. Le gouverneur de la capitale a appelé les habitants à informer d’éventuelles fissures à leur domicile. Des scènes de panique ont aussi surpris Chiang Mai, la deuxième ville du pays.

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Interrogé par l’AFP, un scientifique du centre de sismologie de Strabsourg a souligné qu’il était « anormal » d’avoir des dégâts à une distance aussi éloignée de l’épicentre du séisme, les estimant « sans doute » liés à la fragilité de certains bâtiments.

D’autres secousses ont été ressenties dans la province chinoise du Yunnan (Sud-Ouest), selon l’agence chinoise chargée des séismes, qui a enregistré une secousse de magnitude 7,9. Des images diffusées par le média d’Etat Beijing News montrent une rue de la ville de Ruili, à la frontière avec la Birmanie, jonchée de débris et une dizaine de secouristes derrière un cordon de sécurité. Une vidéo publiée sur Douyin, la version chinoise de TikTok, montre un torrent d’eau et de débris tombant du toit d’un immeuble et des passants qui s’enfuient.

Des fissures sur une route de Naypyidaw, après un tremblement de terre dans le centre de la Birmanie, le 28 mars 2025.

Etat d’urgence dans six régions birmanes

La junte birmane, qui a déclaré l’état d’urgence dans six régions, a lancé un appel à l’aide humanitaire « aussi rapidement que possible ». Un peu plus tôt, l’Inde, par la voix de son premier ministre, Narendra Modi, s’est dite prête à offrir « toute l’assistance possible » à la Birmanie et à la Thaïlande.

« Mes pensées vont aux victimes et à leurs familles. Les satellites européens Copernicus aident déjà les secours. Nous sommes prêts à apporter un soutien supplémentaire », a réagi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur X. L’Organisation mondiale de la santé a annoncé avoir déclenché son système de gestion des urgences à la suite du séisme.

« Nous allons les aider. (…) C’est terrible ce qu’il se passe », a déclaré, de son côté, le président américain, Donald Trump, à des journalistes à la Maison Blanche, précisant que les Etats-Unis avaient « déjà parlé » avec la Birmanie.

Les tremblements de terre sont relativement fréquents en Birmanie : six ayant atteint ou dépassé une magnitude 7 se sont produits entre 1930 et 1956 près de la faille de Sagaing, qui traverse le centre du pays du nord au sud. La faiblesse des infrastructures, l’insuffisance de services de santé, en particulier dans les zones rurales, le développement anarchique des zones urbanisées ont rendu la population des régions habitées particulièrement vulnérable en cas de catastrophe naturelle, selon les experts.

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Le Monde avec AFP

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