Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure, fait le point sur la situation hydrique de cet été et alerte sur la nécessité de repenser les usages de l’eau.
Quel est le bilan, en matière de ressources en eau, de l’été chaud et sec que nous venons de vivre ?
La sécheresse des sols a atteint des niveaux extrêmement élevés cet été, notamment en juillet. Il y a eu aussi de nombreux assecs de rivières dans des régions qui ne sont pas habituées à cela, comme dans le Massif central. Enfin, nous avons de très nombreuses nappes à des niveaux bas et un record d’arrêtés sécheresse concernant les eaux souterraines [43 % du territoire sous restrictions fin août, contre un maximum de 24 % en 2022].
Mais il y a beaucoup de différences entre la sécheresse de 2022 et celle de 2025. Il y a trois ans, il y avait eu un déficit de précipitations. Or si on regarde les cumuls moyens de précipitations de 2025, nous sommes dans une année proche de la normale. Le problème de cette année, c’est la temporalité des pluies, et la température. La recharge des nappes avec les précipitations avait plutôt bien commencé cet hiver. Toutefois, elle s’est interrompue assez tôt – les pluies s’étant arrêtées sur une grande partie de la France en février. Et la situation s’est rapidement dégradée.
Il vous reste 77.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.