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Sébastien Lecornu a remis, lundi 6 octobre, sa démission à Emmanuel Macron après seulement vingt-sept jours à Matignon, et moins de vingt-quatre heures après avoir annoncé la composition de son gouvernement.

Sébastien Lecornu s’est vu confier une ultime mission pour les prochaines quarante-huit heures. Le président de la République lui a confié « la responsabilité de mener, d’ici mercredi soir, d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays », a annoncé l’Elysée. « Je dirai au chef de l’Etat mercredi soir si cela est possible ou non, pour qu’il puisse en tirer toutes les conclusions qui s’imposent », a répondu sur X le premier ministre.

Ce dernier débutera ses nouvelles tractations dès mardi à 9 heures en recevant les dirigeants du « socle commun », la fragile coalition nouée entre le camp présidentiel et le parti de droite Les Républicains, dont les signes d’implosion l’ont poussé à démissionner lundi matin. Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat seront aussi présents.

En cas de nouvel échec mercredi, Emmanuel Macron « prendra ses responsabilités », a fait savoir ensuite son entourage, semblant laisser planer l’hypothèse d’une nouvelle dissolution. Il a toutefois précisé qu’en cas de succès, Sébastien Lecornu ne serait pas automatiquement renommé premier ministre, son rôle se bornant à ce stade à dire si « des voies de compromis » sont encore possibles.

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Le chef de l’Etat au pied du mur

Le président de la République est au pied du mur, avec peu de cartes dans sa main. « Comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président de la République : il y a eu la dissolution et depuis il y a des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main », a fustigé Gabriel Attal, l’ancien premier ministre et patron du parti présidentiel Renaissance, invité du « 20 heures » de TF1.

Dans une vidéo postée sur X, Marine Le Pen, cheffe des députés Rassemblement national (RN), affirme que la « solution » à cette « crise de régime » est « entre les mains » d’Emmanuel Macron. Elle rappelle que « la Constitution lui confie (…) de veiller au bon fonctionnement des institutions ». Selon elle, le chef de l’Etat « dispose de deux voies possibles : soit la démission, soit la dissolution ». Dans un message sur X, Jordan Bardella, le président du RN, affirme que « la situation de blocage dans laquelle se trouve notre pays n’a qu’une seule issue : le retour aux urnes ».

« La fin de règne de la Macronie est interminable. Qu’ils s’en aillent tous ! », a réagi la cheffe des députés La France insoumise LFI), Mathilde Panot. Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a, lui, demandé l’examen « immédiat » d’une motion de destitution d’Emmanuel Macron, « à l’origine du chaos ». La motion déposée par 104 députés − les 70 députés « insoumis », mais aussi des députés écologistes et communistes − sera examinée par le bureau de l’Assemblée nationale, mercredi matin, a précisé le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard.

De son côté, la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a ironisé sur ce « monde politique qui est en train de s’effondrer et qui s’accroche comme une moule à son rocher ».

Les socialistes, qui ont joué le jeu des négociations, ont demandé au président de nommer un premier ministre « issu de la gauche et des Ecologistes » et « ouvert aux compromis ».

Sur BFM-TV, Boris Vallaud, le chef des députés socialistes et élu des Landes, a réitéré la disponibilité du PS pour participer à un futur gouvernement : « La proposition que nous formulons est de prendre nos responsabilités et de se dire disponibles pour l’exercice du pouvoir. » Interrogé sur l’identité de ce « nous », Boris Vallaud répond qu’il s’agit du PS, des Ecologistes, de Place publique ou encore du Parti communiste.

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Le Monde avec AFP

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