Sébastien Broca est sociologue et maître de conférences en science de l’information et de la communication à l’université Paris-VIII. Dans son livre Pris dans la Toile (Seuil, 288 pages, 23 euros), il raconte comment les géants du numérique ont récupéré à leur profit les idéaux des pionniers d’Internet. Son récit s’intéresse aux différents mouvements critiques de cette évolution, pour mieux saisir les ressorts d’un échec politique.
Expliquez-nous de quoi étaient faites les utopies d’Internet, récupérées par les entreprises du numérique…
Ces utopies portaient l’espoir que les technologies numériques, l’informatique et Internet, soient des technologies émancipatrices. Elles feraient advenir une société qui laisserait plus de place à l’autonomie individuelle, aux capacités collectives d’auto-organisation et permettraient d’abattre un certain nombre de pouvoirs institués, comme les Etats ou les grandes entreprises. Plus généralement, elles seraient un outil de démocratisation.
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