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Les étudiants qui bloquaient depuis lundi l’accès à l’Institut d’études politiques (IEP, Sciences Po) de Strasbourg pour protester contre son partenariat avec l’université Reichman de Herzliya, en Israël, ont été évacués par les forces de l’ordre, jeudi 30 janvier.

« La présidence de l’université a réquisitionné les forces de l’ordre afin d’assurer ce matin l’accès au bâtiment qui abrite Sciences Po Strasbourg, le Ceipi [Centre d’études internationales de la propriété intellectuelle] ainsi que l’IPAG [Institut de préparation à l’administration générale] », a déclaré l’université de Strasbourg dans un communiqué. Elle affirme ne « plus tolérer qu’une infime minorité d’étudiants impose un blocage, empêchant quelque 1 600 étudiants de pénétrer dans le bâtiment ».

Outre ce blocage, elle a dénoncé des « débordements inacceptables », citant « des tags de haine sur les murs environnants claironnant “Gloire aux martyrs” ou une inscription douteuse, mettant en cause directement un enseignant-chercheur ». « La présidence de l’université soutient Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po Strasbourg, dans l’annonce à cet égard d’un dépôt d’une plainte en diffamation », est-il précisé.

De leur côté, le Collectif pour la Palestine des étudiants de Sciences Po Strasbourg a expliqué qu’« à 6 h 30 deux camions de CRS sont arrivés avec leur autorisation pour réprimer, ficher et enlever de leurs lieux d’études les 80 étudiant-es pacifistes mobilisé-es ce matin ». Pour les étudiants mobilisés, « cette action de répression par la force est un aveu de faiblesse d’une direction qui a définitivement rompu tout dialogue ».

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« Déni de démocratie »

En milieu de matinée, l’accès à Sciences Po Strasbourg était libre et un fourgon de police était garé à proximité. Devant l’entrée était inscrit au sol « Free Palestine, non au partenariat ! ». Non loin, des murs étaient recouverts de tags proclamant « Intifada à la fac » ou encore « Gloire aux martyrs ». « L’entrée était bloquée depuis lundi. Les cours étaient suspendus ou en distanciel, a dit sur place à l’Agence France-Presse (AFP) un des étudiants mobilisés. La suite de la mobilisation va se décider en assemblée générale ce midi. »

Dans leur communiqué, les étudiants mobilisés se disent déterminés à poursuivre la mobilisation pour mettre fin au partenariat avec l’université Reichman, proche de Tel-Aviv, et mettre en place un comité éthique pour l’étude de tous les partenariats.

Le partenariat entre l’IEP de Strasbourg et l’université Reichman, noué en 2015, avait été suspendu en juin 2024 dans le contexte du conflit à Gaza. L’IEP avait justifié cette décision en regrettant les positions de l’université Reichman « profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste » au regard de « la guerre en cours à Gaza » lors d’un conseil d’administration de l’établissement.

Mais les membres du conseil d’administration de l’établissement avaient renouvelé leur soutien à ce partenariat lors d’un vote le 18 décembre. Le texte avait été voté à 14 voix pour, une contre et quatre abstentions, tandis que 14 membres du conseil d’administration n’ont pas pris part au scrutin. Cinq enseignants-chercheurs ont annoncé démissionner du conseil d’administration après ce vote, qu’ils ont qualifié de « déni de démocratie » en dénonçant de « nombreuses pressions tant internes qu’externes ».

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Le Monde avec AFP

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