Sciences Po revoit les modalités de son concours d’entrée pour pallier les défauts de la réforme du bac

C’est le grand retour de l’oral à Sciences Po : au concours 2025, qui se tiendra au printemps, le poids de cette épreuve va doubler, passant de 25 % à 50 % de la note finale. Par cette réforme des admissions menée au pas de charge, le nouveau directeur Luis Vassy détricote le travail de ses prédécesseurs pour mieux imprimer sa marque. Il doit présenter ses mesures mardi 10 décembre au conseil de l’Institut, organe de gouvernance pédagogique de l’établissement.

Selon les informations du Monde, celui qui a pris les rênes de Sciences Po en octobre aurait voulu aller encore plus loin en réinstaurant un oral en présentiel, alors que l’épreuve est passée à distance depuis la réforme précédente, qui date de 2021. L’hypothèse pourrait revenir à l’occasion de la session 2026, Luis Vassy souhaitant se donner une année pour stabiliser la procédure. Par ailleurs, des « points de jury » pourront être attribués aux candidats boursiers admissibles à l’oral.

La procédure actuelle de recrutement « repose en partie sur une réforme du baccalauréat qui n’a pas été mise en œuvre selon les modalités initiales prévues » et qui survalorise les résultats obtenus au contrôle continu, expose le document de la direction. Les épreuves écrites finales de spécialité, se déroulant en juin et non pas en mars, ne peuvent être prises en compte par Sciences Po. « Nous ne disposons pas, comme cela devait être le cas, d’une évaluation écrite nationale pour sélectionner les candidats », acte la direction.

Aussi, la note attribuée au dossier déposé sur Parcoursup ne comptera plus que pour 50 % de la note finale au lieu des 75 % pratiqués depuis 2021. Tout particulièrement, la partie dédiée à la motivation, remplie par les candidats lors du dépôt de leur dossier, ne sera plus évaluée lors de cette étape mais renvoyée à l’échéance d’une éventuelle épreuve orale en cas d’admissibilité. En outre, plus aucun « écrit personnel » n’est demandé au vu du « fort risque de biais social du fait du possible soutien des familles ou de proches dans les milieux les plus aisés, voire de l’apparition de préparations privées », selon la direction. Depuis quatre ans, étaient versés au dossier une lettre de motivation ainsi qu’un essai rédigé en amont par les candidats sur un sujet parmi cinq au choix.

Note écrite du bac de français

Finalement, une seule note se distingue parmi toutes celles obtenues en classe de première et de terminale : l’écrit du baccalauréat de français, qui comptera pour 60 % du total des notes incluant également les résultats de l’épreuve orale du bac de français et au contrôle continu en histoire-géographie et dans les enseignements de spécialité. Exit les notes en langues – « socialement les plus discriminatoires », selon la direction – et en enseignement scientifique. Idem concernant les bulletins de la classe de seconde, qui ne sont plus demandés, afin d’« alléger la pression ressentie » par les lycéens.

Il vous reste 35.85% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.