Plus de 500 millions d’euros. C’est le montant que la fraude aux eaux minérales a rapporté au groupe Nestlé (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex), selon les estimations de la commission d’enquête sénatoriale qui a remis ses conclusions lundi 19 mai.
Le rapport, dévoilé par Le Monde, révèle une « stratégie délibérée de dissimulation » de la part du géant de l’agroalimentaire et de l’Etat. Les conséquences de cette dissimulation ont induit des « délais excessifs qui favorisent l’enracinement des infractions en matière de tromperie du consommateur et de survenance de risque sanitaire », note le rapporteur de la commission, Alexandre Ouizille (PS, Oise).
Pour rappel, c’est le 31 août 2021 que le numéro un mondial des eaux en bouteille, acculé par les révélations d’un lanceur d’alerte au sujet des pratiques de son concurrent Sources Alma (Cristaline, St-Yorre…) a averti le ministère de l’industrie qu’il utilisait des traitements interdits (filtres à charbon, UV, microfiltrations). Mais ce n’est que bien plus tard que l’industriel a été enjoint de retirer ses traitements (filtres à charbon et UV), avant d’être très récemment (en avril) prié de renoncer aux systèmes de microfiltrations illégaux inférieurs à 0,2 micron (Perrier) et 0,45 micron (Vittel, Hépar, Contrex).
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