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Manchester United incarne à merveille l’adage « quand on aime, on ne compte pas ». Mal embarqué en championnat et auteur de son pire début de saison depuis plus de trente ans, le club mancunien de football a limogé son entraîneur, Eric ten Hag, fin octobre. Prolongé au début de l’été (jusqu’en 2026), le technicien néerlandais est libéré de son contrat contre la coquette somme de 16 millions d’euros – selon The Telegraph. Pour le remplacer, les Red Devils ont jeté leur dévolu sur Ruben Amorim, dont ils ont officialisé le recrutement, vendredi 1er novembre.

Brillant représentant de la jeune garde des entraîneurs européens, le technicien portugais de 39 ans n’était pas libre. Depuis 2020, il exerce sur le banc du Sporting Portugal avec brio (deux titres de champion national) avec lequel il doit affronter le voisin de Manchester United, Manchester City, mardi, en Ligue des champions. Pour le débaucher, la direction d’United a dû sortir le chéquier et s’acquitter d’une clause de plus de 10 millions d’euros. Car, en 2024, le mercato ne concerne plus uniquement les joueurs, que les clubs s’échangent contre des sommes folles : les coachs sont à leur tour transférables.

Recruté par le club du nord de l’Angleterre en cours de saison, Ruben Amorim ne claque pas séance tenante la porte de l’équipe lisboète. Il ne rejoindra Manchester United qu’après le 11 novembre, « une fois qu’il aura rempli toutes ses obligations » envers le club lisboète, précisent les Red Devils dans un communiqué. Dans l’intervalle, l’ancienne gloire du club Ruud van Nistelrooy assure l’intérim.

Entre l’indemnisation de transfert et celle due à Erik ten Hag, l’opération s’élève autour des 30 millions d’euros pour Manchester United, détenu par le groupe Ineos et le milliardaire britannique Jim Ratcliffe.

Le cas Amorim, un entraîneur convoité

Si faire appel à un nouvel entraîneur en cours de saison est assez courant dans le football – il s’agit en général du premier fusible –, les clubs déboursant des fortes sommes pour s’attacher les services d’un technicien déjà en place restent rares. Et l’un des pionniers n’est autre que… Ruben Amorim. En 2020, le jeune coach avait déjà été débauché par le Sporting en cours de saison contre le paiement d’une clause de 10 millions d’euros à son club d’alors, le SC Braga.

Si le Bayern Munich avait cassé sa tirelire en 2021 – les médias allemands évoquent une somme de 25 millions d’euros –, pour s’attacher les services de Julian Nagelsmann, alors sur le banc du RB Leipzig, c’est surtout outre-Manche que la pratique du mercato des coachs bat son plein. Championnat le plus riche du monde – pour l’exercice 2023-2024, le championnat anglais a touché près de 4 milliards d’euros de droits TV, selon les chiffres de l’Union des associations européennes de football (UEFA) –, dont les équipes dépensent des sommes faramineuses pour recruter des joueurs à même de les renforcer, la Premier League commence à faire de même en matière d’entraîneurs.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Le football européen écrasé par la puissance financière des clubs anglais

En novembre 2021, Aston Villa avait ainsi versé plus de quatre millions d’euros au Rangers de Glasgow pour engager Steven Gerrard. L’opération étant peu concluante, un an plus tard, les Villains ont engagé l’Espagnol Unai Emery, alors entraîneur du Villarreal, contre six millions d’euros. Mais le club londonien reste loin de son voisin de Chelsea. En septembre 2022, les Blues ont recruté Graham Potter, alors en poste à Brighton, contre 24 millions d’euros, avant de le démettre sept mois plus tard, faute de résultats. Plutôt qu’un licenciement sec, le technicien britannique continue de percevoir une indemnité de 200 000 euros par semaine, selon le Daily Mail.

Si Manchester United a choisi de sortir le portefeuille pour s’attacher les services de Ruben Amorim, c’est aussi que la concurrence était rude. Le technicien au jeu innovant et aux résultats probants (9 victoires en 9 matchs, 30 buts inscrits et seulement 2 encaissés cette saison en championnat) était courtisé par plusieurs écuries européennes, à commencer par Manchester City qui voyait en lui un possible successeur à Pep Guardiola, dont le contrat se termine en 2025. « Depuis qu’il est arrivé au Sporting, l’équipe pratique l’un des plus beaux footballs. Il a toutes les qualités pour s’épanouir dans le football anglais, français ou espagnol », mettait en avant l’international portugais de Manchester United, Bruno Fernandes, en octobre. A compter du 11 novembre, le milieu de terrain sera aux premières loges, dans le « Théâtre des rêves » d’Old Trafford, pour vérifier si sa prédiction au sujet de son compatriote était juste.

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