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South Western Railway, compagnie ferroviaire qui opère dans le sud-ouest de l’Angleterre, est devenue, dimanche 25 mai, la première à repasser dans le giron public dans le cadre de la campagne de renationalisation du rail du gouvernement britannique travailliste.

C’est « une nouvelle ère pour le rail », a salué le ministère des transports dans un communiqué. « Nous allons dire adieu à trente ans d’inefficacité, de gaspillage et de frustration des passagers », a déclaré la ministre des transports, Heidi Alexander, lors d’une visite cette semaine dans un dépôt de trains, dans le sud de l’Angleterre. « Nous allons avancer avec confiance vers un nouvel avenir pour les chemins de fer. »

La privatisation des opérateurs ferroviaires a eu lieu au milieu des années 1990 sous le premier ministre conservateur, John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l’Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l’opposition, certains conservateurs et une large partie de la population. Le nombre de passagers s’est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

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Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l’opinion publique. Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

« L’intérêt des passagers »

Le réseau ferré est depuis redevenu public, géré par la société Network Rail. Quatre opérateurs sur quatorze en Angleterre sont déjà repassés sous contrôle public ces dernières années en raison de leurs mauvaises performances. Mais l’idée était initialement de les gérer temporairement avant un retour au secteur privé.

La majorité travailliste, au pouvoir depuis juillet, a approuvé fin novembre une loi qui impose de nationaliser les opérateurs privés à l’expiration de leurs contrats (voire plus tôt en cas de mauvaise gestion) pour les regrouper dans un organisme nommé « Great British Railways ».

Le fait d’attendre la fin des contrats permet, selon le gouvernement, d’éviter de payer des compensations aux exploitants actuels. Ils expireront tous d’ici 2027.

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Les syndicats du secteur, qui ont lancé ces dernières années une vague de grèves sous la pression de la crise du pouvoir d’achat provoquée par l’inflation, ont salué la reprise en main par l’Etat.

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« Tout le monde dans le secteur ferroviaire sait que la privatisation (…) n’a pas fonctionné et ne fonctionne toujours pas », a commenté Mick Whelan, secrétaire général du syndicat des conducteurs de trains Aslef, dans des déclarations publiées jeudi.

Le retour de ces compagnies dans le giron public « garantira que les services soient gérés dans l’intérêt des passagers, et non des actionnaires », mais résoudre « les problèmes structurels qui entravent le réseau ferroviaire (…) prendra du temps », a prévenu la ministre, Heidi Alexander.

Le gouvernement avait annoncé en décembre que la première compagnie concernée serait South Western Railway. Suivront la société c2c le 20 juillet puis Greater Anglia le 12 octobre.

A partir de dimanche, les opérations de South Western Railway seront gérées par un nouvel opérateur public qui aura vocation à être intégré à Great British Railways une fois que l’entreprise sera créée.

Le Monde avec AFP

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