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Un total de 200 partisans de l’organisation Palestine Action ont été arrêtés, samedi 9 août, lors d’une manifestation de soutien, devant le Parlement britannique à Londres, à ce réseau propalestinien, interdit depuis le début de juillet et classé comme « organisation terroriste ».

La police londonienne a rapporté, dans un message publié sur le réseau social X, avoir arrêté, ou être « en train de le faire », toutes les personnes ayant brandi la pancarte « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action » lors de cette manifestation organisée sur Parliament Square.

Sur place, des manifestants ont brandi d’autres pancartes comme « Agir contre le génocide n’est pas un crime » ou « Free Palestine ». De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans la foule, à quelques pas de laquelle étaient alignées des voitures de police. « Qu’ils nous arrêtent tous », a témoigné à l’Agence France-Presse (AFP) Richard Bull, un Londonien de 42 ans dans un fauteuil roulant. « Ce gouvernement est allé trop loin. Je n’ai rien à me reprocher. »

« C’est un impératif moral d’être ici », a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une septuagénaire venue spécialement de Bristol, à l’ouest de Londres, assise aux côtés d’autres manifestants avec la pancarte soutenant le groupe interdit. « S’ils veulent m’arrêter, je ne m’enfuirai pas et je ne me cacherai pas », a-t-elle ajouté.

La police avait mis en garde les participants contre les « potentielles conséquences pénales » de leurs actes. Les personnes arrêtées n’ont pas opposé de résistance, beaucoup formant un « V » de la victoire avec leurs doigts, sous les applaudissements d’autres manifestants, a constaté une journaliste de l’AFP.

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Une interdiction jugée « disproportionnée » par l’ONU

L’association Palestine Action a été ajoutée au début de juillet à la liste des organisations considérées comme « terroristes » au Royaume-Uni, après des actes de vandalisme perpétrés par ses militants, notamment sur une base de l’armée de l’air. Cette interdiction a été jugée « disproportionnée » par l’ONU. Des experts des Nations unies avaient estimé que « de simples dommages matériels, sans mise en danger de la vie d’autrui, ne sont pas suffisamment graves pour être qualifiés de terrorisme ».

Le groupe Defend Our Juries organise depuis des manifestations pour protester contre cette interdiction. « Nous continuerons tant que le gouvernement tentera de faire taire ceux qui dénoncent sa complicité dans des crimes de guerre, a réagi Defend Our Juries dans un communiqué. Nous sommes déjà de plus en plus nombreux à nous préparer pour la prochaine vague d’actions en septembre. »

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Le gouvernement britannique affirme que les sympathisants « ne connaissent pas la vraie nature » de Palestine Action. « Ce n’est pas une organisation non violente », a assuré la ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, disant disposer d’« informations inquiétantes » sur ses projets.

Plus de 200 partisans avaient déjà été interpellés avant la manifestation de samedi, selon Tim Crosland, un représentant de Defend Our Juries. Trois personnes ont été mises en examen en vertu de la loi antiterroriste, jeudi, pour avoir exprimé leur soutien au mouvement, une infraction passible de jusqu’à six mois de prison. L’appartenance à un groupe interdit ou l’incitation à le soutenir peut, elle, valoir jusqu’à quatorze ans de prison.

L’interdiction fait l’objet d’une action en justice, lancée par Huda Ammori, cofondatrice en 2020 de ce groupe qui se présentait comme un « réseau d’action directe » visant à dénoncer « la complicité britannique » avec l’Etat d’Israël, en particulier sur la question des ventes d’armes.

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Le Monde avec AFP

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