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Des milliers de Roumains se sont rassemblés à Bucarest, samedi 1er mars, pour soutenir le candidat d’extrême droite Calin Georgescu, inculpé mercredi, deux mois après l’annulation de l’élection présidentielle, et réclamer le départ du gouvernement.

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Le candidat prorusse, vainqueur surprise du premier tour de l’élection de novembre 2024, a été poursuivi pour « fausses déclarations » sur les sources de financement de sa campagne électorale, mais aussi pour « incitation à des actions anticonstitutionnelles », « communication de fausses informations », « organisation de groupe raciste » et « apologie de crime de guerre ». Mercredi soir, M. Georgescu, 62 ans, a fustigé un « système corrompu à l’agonie », dont « l’initiative désespérée » de l’inculper a été décidée « avec Bruxelles ».

« Pour moi, M. Georgescu, c’est le changement », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Elena Aurelia Ponomarenco, retraitée de 77 ans. « Certains disent qu’il est corrompu, qu’il est prorusse, mais je suis sûre qu’il ferait bien les choses » s’il était au pouvoir, a-t-elle estimé, disant son rejet du chef social-démocrate du gouvernement, Marcel Ciolacu.

Les manifestants venus de tout le pays se sont rassemblés dans le centre de la capitale. Portant de larges drapeaux aux couleurs nationales et scandant « A bas le gouvernement ! Roumanie, réveille-toi ! », ils considèrent qu’on leur a volé l’élection avec son annulation. « C’est l’Union européenne qui nous a détruits, pas les Russes », dit, à propos de la pauvreté dans le pays, Florin Anton, 55 ans, son chapeau gris orné d’un pin’s « Rendez-nous le 2e tour ». Nechifor Ciprian, 18 ans, estime quant à lui que la Roumanie « ressemble aujourd’hui à une dictature ».

Une nouvelle élection les 4 et 18 mai

Mercredi, des perquisitions ont aussi été menées, et plusieurs personnes ont été arrêtées. Vendredi, la police a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’un ancien mercenaire franco-roumain, Horatiu Potra, soupçonné de troubles à l’ordre public et de violation de la loi sur les armes. Il avait déjà été interpellé après l’annulation de la présidentielle alors qu’il se rendait à Bucarest muni d’armes qui auraient pu servir à mener des tentatives de déstabilisation. Selon les médias roumains, M. Potra avait assuré la sécurité de M. Georgescu.

Placé sous contrôle judiciaire, selon une source judiciaire à l’AFP, M. Georgescu a désormais les obligations suivantes : il ne doit pas quitter la Roumanie, ne peut pas utiliser ses comptes sur les réseaux sociaux ni porter une arme et devra pointer régulièrement auprès de la police.

Jusqu’alors peu connu, Calin Georgescu avait créé la surprise au premier tour à l’élection présidentielle du 24 novembre. Fait rare dans l’Union européenne, la Cour constitutionnelle avait annulé ce scrutin à la suite d’allégations d’ingérences russes. Il est soupçonné d’avoir bénéficié d’une campagne de soutien illicite sur la plateforme TikTok.

Début janvier, le gouvernement roumain a fixé au mois de mai les dates de la nouvelle élection présidentielle. Le premier tour aura lieu le 4 mai et un second tour, le 18 mai, si aucun candidat ne remporte plus de la moitié des suffrages.

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Le Monde avec AFP

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