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Histoires Web mercredi, mai 7
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Deux Libanais que tout semble opposer se relaieront, mercredi 7 mai, sur la scène de La Bellevilloise, à Paris. Roger Fakhr, 70 ans, n’est l’auteur que d’un seul véritable album, enregistré en anglais et en une journée, en 1976 ; Charif Megarbane, de trente ans son cadet, en a publié plus d’une centaine, sous divers pseudonymes comme sous son propre nom.

Le guitare-voix du premier, installé à San Francisco, s’inscrit dans la veine hippie et capiteuse de David Crosby, Donovan ou Sixto Rodriguez. Les instrumentaux du second, basé à Lisbonne, évoquent les splendeurs joueuses et enjôleuses de l’âge d’or des bandes originales italiennes, d’Ennio Morricone à Piero Umiliani. Fakhr accompagna jadis, à la guitare, les tournées de Faïrouz, la grande diva de son pays ; Megarbane, lui, s’enferme plus volontiers en studio, où il superpose les couches sonores, à la manière de son maître, Bill Evans (sur disque, il joue de tous les instruments, hormis les cuivres).

Ces différences n’ont pas empêché les deux hommes de nouer une amitié presque fraternelle, au fil de la tournée qui passe, ce printemps, par les principales capitales européennes. « Avec Roger, on se complète à la perfection », s’émerveille Charif Megarbane, par téléphone. Sur scène, l’homme-orchestre est accompagné par le même trio de musiciens qui épaule son aîné. Les morceaux de ces deux enfants de l’exil, qui ont dû fuir leur pays meurtri par les guerres, dialoguent à distance : à East of Any Place (« à l’est de tout endroit »), de Fakhr, répond East of What (« à l’est de quoi »), de Megarbane.

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