Rodrigue Petitot, meneur du mouvement contre la vie chère à la Martinique, jugé notamment pour des « menaces et actes d’intimidation » envers le préfet du territoire, a été condamné, vendredi 24 janvier, à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Fort-de-France.
Le tribunal a également condamné M. Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), à 500 euros d’amende, estimant que les faits ne s’apparentaient pas à une action militante. Il était reproché à Rodrigue Petitot, surnommé « le R », de s’être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre 2024, en marge d’une visite ministérielle, et de s’en être pris verbalement au représentant de l’Etat, Jean-Christophe Bouvier.
Le tribunal « tient compte de ce qu’une partie des faits s’inscrit dans le cadre d’une action militante, mais ne sauraient pour autant être banalisés car s’ils sont d’une gravité modérée, ils sont susceptibles de donner l’idée que l’intrusion dans le domicile privé [du préfet] constitue un mode de revendication acceptable ». Le ministère public avait requis une peine de quinze mois de prison ferme contre Rodrigue Petitot. Les trois autres militants mis en cause seront jugés le 31 mars.
Déjà condamné dans un autre dossier
Dans un dossier différent, Rodrigue Petitot avait été condamné à dix mois de prison ferme aménageable en décembre pour s’être rendu coupable d’intimidation envers les maires de l’île, leur réclamant dans une vidéo diffusée en direct sur TikTok de fermer leurs mairies sous peine d’être « attaqués » par ses partisans.
Les deux jours d’audience marathon, mardi et mercredi, ont été suivis par de nombreux manifestants qui s’étaient massés devant les grilles du tribunal, en soutien au leader du RPPRAC.
Des émeutes ont éclaté à plusieurs reprises ces derniers mois à la Martinique, île des Antilles où les denrées alimentaires sont en moyenne 40 % plus chères que dans l’Hexagone, selon l’Insee.