Avec à peine plus d’une quinzaine de films à son actif, sa carrière longue de quarante ans ne fut pas des plus foisonnantes mais la reconnaissance fut largement au rendez-vous pour Robert Benton. Le réalisateur américain, oscarisé pour Kramer contre Kramer et scénariste de Bonnie and Clyde, est mort, mardi 11 mai, à l’âge de 92 ans.
Admirateur du cinéma français de la « Nouvelle Vague », Robert Benton a notamment marqué les années 1960 et 1970. Cet ancien directeur artistique du magazine Esquire – avant sa carrière à Hollywood – avait été reconnu par le New York Times comme un héritier de François Truffaut, à qui les studios avaient initialement proposé de réaliser Kramer contre Kramer.
Ce long-métrage de 1979 – une plongée intime dans les affres d’un divorce où les parents se déchirent pour la garde de leur fils – fut l’œuvre phare de Robert Benton. Gros succès au box-office, le film avait réalisé une moisson exceptionnelle aux Oscars, avec cinq statuettes : meilleur film, meilleur acteur pour Dustin Hoffman, meilleur second rôle féminin pour Meryl Streep, meilleure réalisation et meilleur scénario adapté pour M. Benton.
Natif du Texas, Robert Benton s’est fait un nom à Hollywood en cosignant le scénario de Bonnie and Clyde (1967), film sur le célèbre couple de braqueurs de banques des années 1930. Il fut aussi, notamment, coscénariste du film Superman (1978) joué par Christopher Reeve.
Reconnu pour son talent et son humilité
Robert Benton a écrit et réalisé plusieurs adaptations cinématographiques de romans, une ironie du destin pour celui qui était atteint d’une dyslexie sévère durant son enfance, l’empêchant alors de lire plus de quelques pages d’affilée.
En tant que réalisateur, il a également marqué les esprits avec Les Saisons du cœur (1984), l’histoire d’une veuve texane qui lutte pour survivre à la Grande Dépression, qui lui a permis de décrocher l’Oscar du meilleur scénario original – Sally Field remportant, à cette occasion, celui de la meilleure actrice.
Le cinéaste n’a réalisé qu’une dizaine de longs-métrages au cours de sa carrière, mais il était largement respecté pour son talent et son humilité à Hollywood. « Il y a des réalisateurs qui savent tirer le meilleur des acteurs. Je ne suis pas l’un d’entre eux », estimait-il.
Lors d’une cérémonie organisée en 2018 à Hollywood, il s’était montré très modeste. « J’ai trouvé des acteurs – grâce à la chance, au jugement des directeurs de casting ou à mon instinct – qui sont extraordinairement bons », avait-il déclaré. « J’ai essayé de ne pas me mettre en travers de leur chemin (…) ce qui n’est pas si facile », avait-il ajouté avec humour.