L’université de Strasbourg a annoncé, lundi 10 février, qu’elle n’accueillerait pas jeudi une conférence en présence de l’eurodéputée Rima Hassan (La France insoumise, LFI), après une première interdiction en novembre jugée « illégale » par le tribunal administratif de la ville.
« Concernant la conférence de Rima Hassan, la décision de mise à disposition de l’amphithéâtre pour le jeudi 13 février est caduque », a fait savoir l’université dans un communiqué. « Les organisateurs, malgré un courrier en date du 30 janvier et plusieurs relances de l’université, n’ont pas répondu aux modalités qui leur avaient été indiquées. Ces modalités étaient conformes au jugement du tribunal administratif », selon le texte.
Mme Hassan a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que les étudiants, organisateurs de la conférence, avaient prévu de communiquer à la présidence la « liste définitive des intervenants » et le « dispositif de sécurité mis en place » d’ici mercredi, 16 heures, le délai fixé dans un courrier adressé aux étudiants par le président de l’université le 30 janvier.
Rima Hassan avait annoncé sur les réseaux sociaux une conférence sur « la question palestinienne au sein de l’Union européenne », qui devait se tenir jeudi à 18 heures sur le campus central de Strasbourg.
« Atteinte à la liberté d’expression »
Le 27 novembre, le tribunal administratif avait jugé « illégale » l’interdiction, décidée par le président de l’université, d’une conférence de l’eurodéputée, estimant que ce refus « portait atteinte à la liberté d’expression ».
L’université de Strasbourg l’avait interdite le 20 novembre, en évoquant un risque de trouble à l’ordre public en cas de venue de la juriste franco-palestinienne, élue en juin au Parlement européen sur la liste de LFI.
Pour Olivier Maetz, représentant la direction de l’université, le comité Palestine Unistras n’avait pas « d’existence légale » et n’avait pas fourni dans sa demande de réservation de salle de « garanties » quant au maintien de l’ordre, ni précisé le nombre de participants attendus.
L’eurodéputée, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, est visée par une enquête pour « apologie du terrorisme » après avoir estimé, après le 7-Octobre, dans une interview, qu’il est « vrai » que le mouvement islamiste palestinien Hamas mène une action légitime. Un extrait d’interview tronqué, selon elle.
Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 6,99 €/mois au lieu de 12,99€.
S’abonner
Le 22 novembre, le tribunal administratif de Paris avait ordonné à Sciences Po Paris de laisser se tenir une conférence de l’eurodéputée. Une semaine plus tard, le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, avait pris le contre-pied de cette décision.