C’est un matin comme un autre, ce jeudi 15 mai, sur le plateau de « Riks », la chaîne suédoise d’extrême droite diffusée sur YouTube depuis un studio à Bromma, dans l’ouest de Stockholm. Assis sur un canapé, dans un décor digne d’un catalogue Ikea, deux élus locaux du parti des Démocrates de Suède (SD, droite populiste) discutent de la crise de l’éolien – un marronnier pour la chaîne, qui ne jure que par le nucléaire. Puis, ils s’interrogent : pourquoi autant d’appartements fraîchement bâtis restent-ils vides, quand tellement de gens cherchent à se loger ? Pour Elias Norgren, élu municipal à Västeras, la réponse est toute trouvée : « Les Suédois ne veulent pas de combattants de l’Etat islamique [organisation Etat islamique] comme voisins. Ils ne veulent pas de cafards qui sèment le chaos. »
Ce genre de propos n’a rien d’inhabituel sur cette chaîne, lancée en novembre 2020 par le service de communication des SD, et qui compte aujourd’hui 148 000 abonnés. Officiellement, la rédaction de « Riks » et ses 11 salariés, dont aucun n’est journaliste, sont devenus indépendants de la formation d’extrême droite, à l’été 2023. En réalité, la chaîne continue de servir de mégaphone au parti, allié de la coalition gouvernementale de droite libérale conservatrice, depuis l’automne 2022.
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