Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, septembre 28
Bulletin

« Un consensus de non-intimité » : tel est le drôle d’arrangement que doit passer Samy (qui n’a pas donné son nom) avec ses colocataires lorsqu’il emménage, à 21 ans, dans son premier appartement, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), en banlieue parisienne. Jeune actif dans la restauration, il a certes essayé de trouver un logement pour lui seul. Mais il a rapidement été confronté à l’âpreté du marché immobilier parisien, où le loyer médian s’élève à 25,70 euros par mètre carré, selon l’Observatoire des loyers.

« Soit c’était trop cher, soit mon dossier ne passait pas », explique le jeune homme, qui se résout à partager un T2 avec un couple d’amis. Il se retrouve à dormir dans le salon-cuisine, qui donne sur la porte d’entrée, la cuisine et la chambre de ses colocataires : « J’étais témoin de la vie privée du couple. Et je ne pouvais pas accueillir ma propre petite amie. C’était dur. »

La situation de Samy est loin d’être un cas isolé. A Paris, le taux de suroccupation des logements – c’est-à-dire quand le nombre d’occupants dépasse celui des pièces – est de 23 %, d’après une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme publiée en 2021, qui ne prend en compte que les logements occupés par deux personnes au moins. En première ligne face à la crise du logement, de nombreux étudiants et jeunes actifs sont contraints de partager des espaces conçus pour une seule personne, au prix de nombreux sacrifices, à commencer par la préservation de l’intimité.

Il vous reste 70.16% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.