Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, septembre 12
Bulletin

Cancer, diabète, hypertension artérielle, insuffisance cardiaque ou rénale : les maladies chroniques représentent la première cause de mortalité en France. Cette situation est aggravée par un fait sidérant : près d’un patient sur deux ne prend pas les médicaments qui lui sont prescrits.

Oubli, découragement, effets indésirables, coût, complexité des traitements… Les raisons de ce désinvestissement sont multiples, intimes, et complexes. Elles interdisent tout jugement moral. Mais leurs conséquences, elles, sont sans appel. Elles sont d’abord humaines : aggravation des pathologies, hospitalisations évitables, rechutes, décès prématurés.

Dans le cas des maladies cardio-vasculaires, le risque de décès peut augmenter de 80 % chez les patients non observants après un infarctus. Ces conséquences sont également économiques : les maladies chroniques sont le premier poste de dépenses de santé. La non-observance médicamenteuse représenterait des centaines de milliards d’euros par an à l’échelle mondiale, et jusqu’à 10 % des hospitalisations.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Maladies chroniques : pourquoi un patient sur deux ne suit pas son traitement malgré les risques

Ces conséquences sont d’autant plus ravageuses qu’elles constituent l’angle mort des politiques de santé publique et de la société, sortes de Parques [dans l’Antiquité, divinités de la destinée humaine] indifférentes à la vie de nos concitoyens. Ne pas prendre ses médicaments tue ; la collectivité, pendant ce temps, se tait.

Risque de rechute et de mortalité

Prenons l’exemple du cancer. Avec le développement de traitements oraux, tels que l’hormonothérapie pour le cancer du sein ou les chimiothérapies à domicile, l’enjeu de l’observance est devenu central. Ces traitements sont souvent prolongés sur plusieurs années, et leurs effets ne sont pas toujours immédiatement perceptibles. Résultat : jusqu’à 50 % des patientes interrompent leur traitement hormonal avant la fin des cinq années recommandées. Cette non-observance augmente, bien sûr, le risque de rechute et de mortalité.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Et, surtout, pourquoi ce scandale silencieux ne provoque-t-il ni mobilisation générale ni plan d’action national ? Il ne s’agit pas seulement de comportements individuels, mais d’une défaillance collective et structurelle : professionnels de santé peu formés à accompagner l’adhésion thérapeutique, système de soins en piteux état, outils numériques sous-utilisés, organisation centrée sur l’ordonnance plutôt que sur le suivi.

Il vous reste 52.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.