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Syndicats et patronat ont exprimé des positions toujours aussi antagonistes, jeudi 13 mars, lors de la troisième réunion de concertations sur les retraites. Le Medef a proposé de durcir le dispositif de départ en carrière longue et faire ainsi des économies, ce à quoi s’opposent les syndicats.

Sur proposition de Matignon, les partenaires sociaux se sont engagés dans trois mois de discussions visant à « améliorer » la réforme des retraites de 2023, qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Dans sa lettre de mission, le premier ministre, François Bayrou, a toutefois posé une « exigence » : un retour vers « l’équilibre financier » du système à horizon 2030, qui impose aux partenaires sociaux de trouver 6 milliards d’euros d’économies, ou de nouvelles recettes.

Principale revendication des syndicats, un retour à 62 ans coûterait quelque 10,4 milliards d’euros supplémentaires à horizon 2030.

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Un dispositif « éloigné de sa cible initiale »

Jeudi, la réunion a essentiellement porté sur l’emploi des seniors et le dispositif « carrières longues », mécanisme dérogatoire qui permet aux salariés ayant commencé leur carrière jeune de partir plus tôt, élargi lors de la réforme de 2023.

Ce dispositif concerne aujourd’hui « 22 % des départs » avec des bénéficiaires qui ont globalement une bonne espérance de vie, et il s’est donc « éloigné de sa cible initiale », a déclaré à la presse la négociatrice du Medef, Diane Milleron-Deperrois, en sortant de la réunion.

L’organisation patronale voudrait donc « le recentrer » sur ceux qui ont réellement « commencé de manière précoce » et pas seulement effectué quelques trimestres (jobs d’été, étudiants) quand ils étaient jeunes. « C’est un principe d’équité » mais aussi une « piste d’économie », a-t-elle défendu.

Les syndicats s’y opposent totalement. L’élargissement du dispositif « est l’un des rares points positifs de la réforme de 2023 qu’on n’a pas du tout l’intention de revoir », a tranché, pour la CFTC, Pascale Coton.

Aborder le sujet de la pénibilité

« On a dit qu’on fermait la porte à cette discussion-là », a aussi annoncé le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau. Pour lui, le débat sur les carrières longues ne peut avoir lieu que la semaine prochaine, lorsque sera abordée la pénibilité.

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Pour la CGT, le dispositif carrières longues doit au contraire être « amélioré », pour s’ouvrir aux personnes touchées par des périodes de chômage, d’arrêt de travail ou de maladie professionnelle, qui en sont aujourd’hui souvent exclus car ils ne peuvent pas justifier d’une « carrière complète ».

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) estime, elle, que le dispositif est « coûteux » et qu’on peut « clairement économiser » en « le rendant plus équitable ». Ces économies pourraient être réutilisées pour améliorer les droits des salariés concernés par l’usure professionnelle, a suggéré le négociateur de la CPME, Eric Chevée.

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Le Monde avec AFP

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