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La filière automobile européenne est à un moment pivot de son histoire. Les enjeux croisés des besoins d’investissements dans des véhicules plus écologiques et de la concurrence chinoise sur les véhicules électriques comme sur les batteries appellent à opérer des choix lourds dans un contexte tendu.

L’Union européenne a donné un cap aux industriels européens en matière écologique, avec en particulier l’objectif de ne plus vendre de véhicule thermique neuf à compter de 2035. Mais elle souffre de ne pas avoir déployé un véritable plan d’investissements comparable à l’Inflation Reduction Act américain.

Il y a des pas dans la bonne direction. D’une part, les Etats membres ont confirmé, vendredi 4 octobre, la proposition de la Commission européenne d’imposer une taxe supplémentaire sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Ces droits « compensateurs » – à hauteur des subventions reçues de la part du régime chinois, c’est-à-dire jusqu’à 35,3 % sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise, en plus des 10 % de taxe déjà en place – viendront rectifier les distorsions de marché.

Pour la transformation écologique de l’appareil de production

D’autre part, le rapport Draghi présenté au mois de septembre réclame des investissements publics et privés massifs pour réindustrialiser le continent et garantir des emplois industriels qualifiés. Il convient de mettre en œuvre cette recommandation en lui assurant des moyens adéquats en lien avec les objectifs du pacte vert. Si nous soutenons pleinement ces orientations, il ne s’agit pas pour nous d’un blanc-seing pour d’autres objectifs inavoués, comme un renoncement à nos politiques de décarbonation ou une casse des droits des travailleurs.

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L’offensive menée par la droite et l’extrême droite contre le pacte vert, et en particulier contre les normes d’émission de CO2, si elle était victorieuse, rendrait illisible la feuille de route établie pour l’industrie automobile. Or c’est bien la clarté et la prévisibilité qui encourageront les investissements et permettront de conserver les emplois de la filière en Europe. Au reste, pour reprendre la formule du mouvement syndical international, « il n’y a pas d’emplois sur une planète morte ».

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La plupart des grands groupes, à l’instar de Volkswagen, BMW ou Mercedes, affichent de solides résultats financiers. Ces sommes doivent être réinvesties dans la transformation écologique de l’appareil de production, dans la création de modèles de voitures adaptés aux besoins des classes moyennes et populaires, et partagées avec les salariés. Ces enjeux sont âprement débattus au Parlement européen.

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