Reporters sans frontières (RSF) a annoncé porter plainte contre le réseau social X, dans un communiqué publié mercredi 13 novembre. L’organisation reproche à la plate-forme d’avoir laissé en ligne, malgré de multiples signalements, des messages de propagande prorusse usurpant son identité.
À la mi-septembre, RSF avait dénoncé l’utilisation de son logo et de son image dans une vidéo truquée présentée comme un reportage de la BBC et décrivant une prétendue étude de l’ONG qui démontrait la présence de militants néonazis dans les rangs de l’armée ukrainienne. Cette étude n’a jamais existé, et la vidéo usurpait l’identité de la BBC. Le format de cette dernière, abondamment relayée sur X par des comptes pro-Kremlin et des comptes diplomatiques russes, est très proche de celui utilisé régulièrement par l’opération de désinformation russe « Doppelgänger », qui a aussi par le passé usurpé l’identité du Monde, du Parisien ou de 20 Minutes.
Malgré de multiples signalements de la vidéo et de ses copies aux équipes de modération de X, « aucune de nos requêtes n’a abouti au retrait des contenus diffamant notre organisation et l’un de ses directeurs, usurpant leur identité et portant atteinte à leur représentation », écrit RSF.
En France comme dans la plupart des pays, les réseaux sociaux ne sont pas pénalement responsables des messages publiés par leurs utilisateurs, à condition qu’ils suppriment dans un délai raisonnable les contenus illégaux qui leur sont signalés. « L’impunité dont se prévaut le réseau social X doit être combattue par le droit et sanctionnée par la justice française dès lors que les délits graves dénoncés sont matériellement établis », déclare Emmanuel Daoud, avocat de RSF cité dans le communiqué de l’association.
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