Le parquet de Toulouse fait appel de la relaxe, par le tribunal correctionnel, du militant écologiste Thomas Brail, jugé jeudi 5 juin pour obstruction au chantier de l’A69, a dit vendredi le procureur, David Charmatz, à l’Agence France-Presse.
En mars et en mai 2023, alors que des arbres devaient être abattus, cette figure de la fronde contre le chantier de cette section autoroutière de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres s’était installée pendant une dizaine de jours dans un platane à Vendine, en Haute-Garonne, puis avait empêché une pelleteuse d’intervenir. Le ministère public avait requis une peine de 3 000 euros d’amende, dont 2 000 euros avec sursis.
Les travaux entrepris sur l’autoroute avaient été stoppés à la fin de février, sur décision du tribunal administratif de Toulouse, jugeant qu’il n’y avait pas de raison impérative d’intérêt public majeur justifiant les dégâts causés à l’environnement, alors qu’une déclaration d’utilité publique avait été délivrée.
Après avoir fait appel, l’Etat a obtenu le 28 mai une autorisation temporaire de reprise des travaux, le temps que la cour administrative d’appel tranche sur le fond du dossier. Le chantier doit donc reprendre progressivement à partir de la mi-juin, selon le maître d’œuvre et futur concessionnaire, Atosca. Alors que la mise en service était initialement programmée pour la fin de 2025, elle a été repoussée au second semestre de 2026.
A la barre du tribunal correctionnel de Toulouse, Thomas Brail, 50 ans, a reconnu les faits reprochés, invoquant « un combat juste » et prononçant un plaidoyer pour la défense des arbres. « Je ne crains pas la justice (…). Défendre des arbres, ce n’est pas un crime. Je suis content d’avoir été entendu », a déclaré jeudi le militant écologiste après la décision du tribunal.
Il a notamment fait référence à « l’article L350-3 du code de l’environnement, qui interdit de porter atteinte aux alignements d’arbres » et mis en avant son action à la tête du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), association qu’il a fondée et qui a été reconnue d’utilité publique en 2019. « Ce chantier est illégal, rien ne m’empêchera de continuer de lutter pour cette cause. Si on ne fait rien aujourd’hui, ce sont nos enfants qui nous jugeront. Ça va donner à d’autres l’envie de nous rejoindre », a-t-il aussi dit.