La réforme de la police municipale s’avère décidément laborieuse. Déjà étudié à l’occasion du « Beauvau des polices municipales » lancé par le gouvernement et cloturé le 10 mars, et par un groupe d’études à l’Assemblée nationale, le sujet a fait l’objet d’une mission d’information menée par le Sénat, dont les conclusions et 25 propositions ont été présentées mercredi 28 mai et adoptées en commission des lois. Alors que le gouvernement est censé soumettre une proposition de loi avant l’été pour un examen à l’automne, un cap clair peine encore à se dessiner.
Au rang des constats, les sénateurs partagent ceux déjà établit par maires et députés depuis des années : en passant de 19 000 agents en 2012 à 28 000 en 2023, « les polices municipales se sont imposées comme des acteurs essentiels du continuum de sécurité, aux côtés de la police et de la gendarmerie nationales », indique la mission en guise de propos introductif à ses conclusions.
Mais les membres de la commission constatent aussi « une forme de dépendance croissante des forces de sécurité intérieure à l’action des polices municipales ». Et s’inquiètent que ce phénomène ne puisse « créer des inégalités entre les citoyens vis-à-vis de la sécurité publique », qui relève du domaine de l’Etat, tout en exposant parfois les policiers municipaux « à un niveau de risque accru ».
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