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« Il y a une aggravation de la pauvreté depuis quinze ans, et tout le monde a l’air de s’en foutre un peu » : ce constat, énoncé par le président d’Emmaüs, Bruno Morel, a conduit les 37 associations du collectif Alerte à changer de méthode, dans l’espoir de remobiliser les pouvoirs publics.

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Leur campagne, annoncée mercredi 22 janvier, prévoit de mettre en demeure l’Etat de respecter ses obligations légales, fixées par la loi du 1er décembre 2008, qui avait créé le revenu de solidarité active (RSA) sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Celle-ci dispose que le gouvernement définit « un objectif quantifié de réduction de la pauvreté » tous les cinq ans, et qu’il transmet chaque année au Parlement « un rapport sur les conditions de réalisation de cet objectif, ainsi que sur les mesures et les moyens financiers mis en œuvre pour y satisfaire ». Or, un objectif de réduction de la pauvreté n’a été fixé qu’en 2008-2009, et le dernier rapport au Parlement remonte à 2011.

La « carence de l’Etat »

Un courrier de recours préalable va donc être envoyé au premier ministre, François Bayrou, et à la ministre des solidarités, Catherine Vautrin, pour signaler la « carence de l’Etat ». « Nous réclamons de longue date que l’Etat fixe cet objectif de réduction de la pauvreté. Cette fois, s’il ne répond pas dans les deux mois, nous nous réservons la possibilité de saisir le Conseil d’Etat », prévient le président du collectif Alerte, Noam Leandri. La démarche s’inspire de « L’affaire du siècle », qui avait permis à des ONG de faire condamner l’Etat en justice, en 2021, car il ne tenait pas ses engagements de réduction des gaz à effet de serre.

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