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Des pluies diluviennes se sont abattues sur Kinshasa, samedi 5 avril, causant la mort d’une trentaine de personnes et paralysant la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), où des habitants circulent en pirogue ou à la nage dans des avenues transformées en rivières.

« Pour l’instant, on est à une trentaine de morts », a déclaré dimanche à l’Agence France-Presse (AFP) le docteur Patricien Gongo Abakazi, ministre provincial de la santé publique à Kinshasa. Les victimes sont mortes noyées ou bien tuées dans l’effondrement de leurs maisons, a-t-il précisé. Il a souligné qu’« énormément de blessés ont été évacués », sans toutefois donner de chiffres. Les pluies qui se sont abattues dans la nuit de vendredi à samedi à Kinshasa, ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central, ont causé « d’énormes dégâts matériels et humains », a indiqué de son côté la primature dans un communiqué publié samedi soir.

Après les pluies, les eaux ont progressivement monté samedi matin, dévastant plusieurs quartiers périphériques et défavorisés de Kinshasa, mégapole de 17 millions d’habitants marquée par une urbanisation anarchique. « Vers 14 heures [samedi], nous avons brusquement constaté la montée des eaux dans la parcelle, cela ne faisait que monter davantage. Par précaution, nous avons pris les enfants pour fuir, il était difficile de passer à certains endroits », raconte Orline, habitante de la commune de Masina, à l’est de la capitale.

Lire le décryptage : Après des inondations ayant fait 169 morts, l’urbanisation anarchique de Kinshasa pointée du doigt

Dans le quartier Debonhomme, également situé à l’est de la ville, plusieurs dizaines de voitures ont été englouties par les eaux. Des habitants y arpentent les avenues en pirogue, d’autres à la nage, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des riverains sont également coincés dans les étages supérieurs de leurs maisons ou immeubles, dont le rez-de-chaussée est envahi par des eaux brunes. « L’eau a atteint 1,50 m de hauteur, nous avons juste sauvé nos vies, tout est resté piégé dans la maison », déplore Christophe Bola, fonctionnaire et habitant du quartier Ndanu, dans la commune de Limete.

Colère

La montée des eaux a également provoqué la fermeture de la circulation sur la route nationale 1, principal axe routier dans la capitale, qui mène du centre-ville à l’aéroport, ainsi que dans de nombreux quartiers voisins, entraînant des embouteillages géants dans une ville où les rues sont déjà chroniquement engorgées.

Plusieurs habitants rencontrés par l’AFP ont exprimé leur colère face à la réaction des autorités, qu’ils jugent insuffisante ou tardive. A Kinshasa, les pluies et des inondations font régulièrement des victimes. Faute d’entretien et de réseau adéquat, les voies d’évacuation des eaux sont généralement bouchées par des immondices. Les habitations de fortune et les rues non goudronnées sont particulièrement vulnérables aux intempéries dans les quartiers périphériques, pauvres et densément peuplés qui s’étendent sur des milliers de kilomètres carrés. En 2022, au moins 120 personnes avaient trouvé la mort dans la capitale, victimes de pluies diluviennes qui avaient provoqué des inondations et des glissements de terrains.

Des pluies extrêmes ou des orages s’abattent depuis jeudi sur l’Afrique centrale, notamment en Guinée équatoriale et au Gabon, où elles ont causé la mort d’au moins deux personnes. Environ 6,9 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale ont été touchées par des pluies torrentielles et de graves inondations en 2024, selon des chiffres du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Le Monde avec AFP

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