Rayan Cherki appelé pour la première fois en équipe de France, Didier Deschamps face à une hécatombe en défense

Il est la principale attraction de la liste élargie de vingt-cinq joueurs convoqués par Didier Deschamps pour le « Final Four » de la Ligue des nations de football : l’attaquant de Lyon Rayan Cherki a été appelé pour la première fois en équipe de France pour affronter l’Espagne, le 5 juin à Stuttgart en demi-finales, a annoncé le sélectionneur, mercredi 21 mai. Le même groupe disputera ensuite la finale ou le match pour la troisième place de la compétition européenne, contre l’Allemagne ou le Portugal, le 8 juin, respectivement à Munich ou à Stuttgart.

Didier Deschamps a mis en avant les prestations abouties de l’international espoirs de 21 ans avec l’Olympique lyonnais (OL), « où il a été beaucoup plus décisif, à travers ses buts et ses passes ». Nommé dans l’équipe type de Ligue 1 lors des Trophées UNFP, ce pur produit de la formation lyonnaise a été impliqué sur 32 buts de l’OL cette saison – douze buts et vingt passes décisives en 44 matchs, toutes compétitions confondues.

Capable de gestes techniques rares, le meneur de jeu de Lyon, qui pourrait changer de club prochainement, est enfin parvenu à être régulier et décisif dans ses performances cette saison, après avoir été longtemps perçu comme un joueur capable de fulgurances, seulement par intermittence. Comme s’il avait atteint une forme de maturité.

Alors qu’il était également éligible aux sélections algérienne et italienne, son arrivée chez les Bleus met donc fin à l’incertitude sur sa carrière internationale. Didier Deschamps a réfuté l’avoir convoqué pour cette raison : « Je prends un joueur quand j’estime que c’est le moment et que j’en ai besoin », a-t-il affirmé. Sa promotion chez les A, en revanche, le privera de l’Euro espoirs (11 juin – 28 juin en Slovaquie) avec les Bleuets, dont il était jusque-là un des piliers, a précisé le sélectionneur.

Pierre Kalulu convoqué pour la première fois

Au-delà de ce cas individuel, le sélectionneur doit en revanche se passer de la quasi-totalité de sa défense habituelle, avec les absences de trois cadres, qui ont tous des soucis physiques : Dayot Upamecano (genou gauche), William Saliba (blessure musculaire) et Jules Koundé (ischio-jambiers). Des absences compensées par les sélections de joueurs moins habitués à évoluer en Bleu (Loïc Badé, Malo Gusto et Clément Lenglet) ou convoqué pour la première fois par Didier Deschamps (Pierre Kalulu). A noter également : le retour de Lucas Hernandez, qui est revenu à la compétition avec le PSG en décembre 2024 après une rupture des ligaments croisés du genou gauche. Le sélectionneur prie pour qu’il n’ait pas d’autre absence à pallier : « Il y a encore des matchs importants à jouer, j’espère qu’il n’y aura pas de casse », a-t-il déclaré.

Cette hécatombe en défense n’est pas de très bon augure dans l’optique du duel face à l’Espagne, qui avait éliminé la France en demi-finales de l’Euro 2024. « On sait qu’on a en face de nous l’une des meilleurs, si ce n’est la meilleure équipe au niveau international », a estimé le sélectionneur, en insistant sur la difficulté à bloquer le prodige du FC Barcelone, Yamine Lamal, qui « fait des choses hors du commun ». « Je n’ai pas vu une équipe qui a trouvé réellement la solution » pour l’arrêter, a-t-il noté, en laissant penser que les Bleus pourraient être tentés de jouer en contre face aux Espagnols, étant donné leur « capacité au-dessus de la moyenne à avoir la maîtrise du ballon ». « Peu d’équipes ont pu rivaliser sur ce plan… », a-t-il insisté.

Si, au milieu de terrain, le sélectionneur ne pourra pas non plus compter sur Eduardo Camavinga, forfait sur blessure (ischio-jambier), il disposera en revanche de plusieurs arguments offensifs de très haut niveau, avec Kylian Mbappé, Bradley Barcola, Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Randal Kolo Muani, Michael Olise et Marcus Thuram.

Concernant l’animation offensive, le sélectionneur n’a pas voulu préciser comment il envisage d’associer Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, qui évoluent tous les deux dans l’axe dans leur club respectif, le Real Madrid et le PSG. « Je suis toujours dans la réflexion pour avoir l’animation offensive la plus dangereuse », a dit Deschamps.

« Les fenêtres internationales sont de plus en plus courtes »

Les conditions de préparations du match face à l’Espagne ne sont pas optimales pour le sélectionneur des Bleus, qui doit composer avec le calendrier très chargé de ses joueurs. Le « Final Four » de la Ligue des nations ayant lieu peu après la finale de la Ligue des champions (LDC), le 31 mai, à Munich, et avant la Coupe du monde des clubs, aux Etats-Unis, du 14 juin au 13 juillet. Didier Deschamps doit faire face à la grogne des clubs, qui ne veulent pas tous lâcher leurs joueurs dès le début du rassemblement prévu à Clairefontaine (Yvelines), à partir du vendredi 30 mai.

Alors que le sélectionneur souhaite disposer de six jours pour préparer le match face à l’Espagne, certains clubs – en particulier le Real Madrid – ne veulent pas libérer leurs joueurs avant le lundi 2 juin, début officiel de la trêve internationale, selon le règlement de la FIFA. « Si certains clubs décident de libérer leurs joueurs le 2 juin, je ne pourrai rien y faire », a-t-il souligné, avec regret.

Les sept Bleus, qui participent à la finale de la LDC (Marcus Thuram et Benjamin Pavard côté Inter Milan ; Lucas Hernandez, Warren Zaïre-Emery, Bradley Barcola, Ousmane Dembélé et Désiré Doué côté PSG), ne pourront, eux, rejoindre la sélection que le 2 juin au soir, a précisé le sélectionneur. « Les fenêtres internationales sont de plus en plus courtes, je m’adapte », a-t-il lancé, sans masquer son agacement à l’égard de saisons « de plus en plus chargées, avec une fatigue physique qui amènent des blessures et une usure psychologique ». Et au final, une sélection affaiblie, qui doit batailler avec les clubs pour disposer de ses joueurs.