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Histoires Web samedi, juillet 27
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L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Deuxième long-métrage du réalisateur indien Dominic Sangma, Rapture saisit la vie quotidienne d’un village niché sur les hauteurs du nord-est de l’Inde, petite enclave où le chamanisme côtoie la foi chrétienne. Deuxième volet de ce qui sera une trilogie sur la propre enfance du réalisateur, le film dépeint une communauté en pleine tourmente : la mystérieuse disparition d’un homme prénommé Mangkunchi provoque une psychose collective : on suspecte l’acte d’étrangers rôdant autour du village. De plus en plus de choses disparaissent, tandis que tous les villageois se préparent à la réalisation d’une prophétie annonçant une nuit sans fin durant laquelle tous les enfants seront enlevés.

Ce qui ravit, dans Rapture, c’est la maîtrise formelle du geste, l’extrême aisance avec laquelle Sangma circule d’un point de vue à un autre, du collectif au domestique, tantôt campant le récit à hauteur d’enfant (le petit Kasan, son alter ego) pour ensuite brosser le portrait aussi matériel que spirituel, conscient et inconscient de ce village, où les superstitions et les rites sont autant de moyens d’être ensemble et de se raconter des histoires.

Dominic Sangma alterne plans ultracomposés et amples tableaux en mouvement (la sidérante séquence nocturne de l’arrivée de la Vierge) tout en parvenant à éviter sans cesse l’écueil auteuriste qui tend à figer les êtres et les choses dans des tableaux dépourvus de vie. Tout, ici, est précisément pris dans un mouvement vital, un regard de cinéaste amoureux et jamais surplombant, qui orchestre la vie de cette communauté comme une grande et ample chorégraphie évoquant autant la sociologie intime de Satyajit Ray que le vitalisme de Jean Renoir.

Film indien de Dominic Sangma. Avec Balsrame A. Sangma, Torikhu A. Sangma (2 h 07).

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