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Mis à part quelques gouttes de pluie, la météo était idéale ce week-end à La Réole, petit bourg fortifié de Gironde à 60 kilomètres de Bordeaux, pour accueillir la rentrée politique et les nouvelles ambitions de Raphaël Glucksmann. Spécificité du lieu, son maire, Bruno Marty, fait partie des quelques édiles étiquetés Place publique, le petit parti de l’eurodéputé. Cet ancien socialiste avait mis à la disposition de l’élu sa mairie, son ancien prieuré bénédictain, et sa vue imprenable sur la Garonne.

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Eternel costume bleu nuit, chemise blanche immaculée, et inamovible sourire, Raphaël Glucksmann a passé deux jours à lever une ambiguïté, celle de son avenir politique. Rompant avec le silence de ces dernières semaines, l’élu a prononcé, dimanche 6 octobre, un discours aux accents présidentiels, donnant un nouveau virage à sa carrière politique, jusque-là cantonnée au Parlement européen. « En 2025, ou en 2027, ce ne sera pas un succédané du macronisme, ni le populisme de gauche qui empêchera l’extrême droite de prendre le pouvoir, ce sera nous », a-t-il proclamé, désireux d’accéder aux responsabilités.

Raphaël Glucksmann a dessiné une nouvelle voie, « girondine », héritière du « libéralisme de Montesquieu » et située entre « Robespierre », une référence à Jean-Luc Mélenchon, et « Jupiter » (Emmanuel Macron). Un projet politique, « qui doit nous mener au pouvoir », sera ficelé d’ici le mois de juin 2025, en vue de législatives anticipées, en cas de nouvelle dissolution. « On avait le droit d’être surpris en juin, là, on doit être prêt », a-t-il martelé tout le week-end. Terminées les diètes médiatiques, qui faisait dire en septembre au coordinateur de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, que « Glucksmann » avait « disparu ». « Macron l’a tué en dissolvant l’Assemblée nationale », se félicitait l’« insoumis ».

Un certain manque de flair

Dimanche, l’eurodéputé, qui était resté muet au point d’inquiéter ses proches, s’est appliqué à distribuer les coups de griffe. « Nous voyons les bombes pleuvoir. Un ministre de l’intérieur qui reprend les mots de Victor Orban », a-t-il accusé, en référence aux discours sur l’immigration de Bruno Retailleau.

Mais l’essayiste, qui déteste être « dans le commentaire », et rechigne à mettre les mains dans la tambouille politique, va devoir se faire violence. Symptomatique d’un certain manque de flair, l’eurodéputé n’avait par exemple pas compris, au soir de la dissolution, que la gauche allait immédiatement s’unir pour les législatives. Il n’avait pas non plus réussi à peser dans les négociations avec le Parti socialiste (PS) lors de la répartition des circonscriptions, en dépit d’un bon score aux européennes.

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